Algérie

Rassemblement des travailleurs du textile aujourd'hui à Alger



La Fédération nationale des travailleurs du textile et cuir (FNTTC) appelle à  un rassemblement aujourd'hui devant le siège de l'UGTA contre le retour à  l'importation de la friperie. Ainsi, sans tarder, la FNTTC passe à  l'action en organisant cette protestation une semaine après la réintroduction dans la loi de finances complémentaire (LFC) 2011 de l'importation des vêtements usagés. Forte de ses 20 000 travailleurs, la fédération ne se contente donc pas de dénoncer cette décision pour le moins étonnante. Une décision jugée «contre-nature» par le secrétaire général de la FNTTC, Amar Takjout, puisqu'elle intervient trois mois seulement après l'annonce en grande pompe de la relance du secteur du textile et cuirs en lui injectant deux milliards de dollars. Lundi, les sénateurs ont contesté le retour à  l'importation du chiffon, allant jusqu'à proposer l'amendement de l'article y afférent, à  l'occasion de l'examen de ce texte de loi au Conseil de la nation. Des membres de la Chambre haute du Parlement l'ont vivement décrié, estimant que cette mesure «va porter préjudice à  l'industrie algérienne du textile». Contrairement aux députés qui ont laissé passer cette «forfaiture», les sénateurs se montrent «conscients» des conséquences d'une telle décision sur l'économie nationale et les dangers de santé publique auxquels sont exposés les Algériens. En effet, l'article relatif à  cette autorisation n'a pas pris en considération l'aspect sanitaire de ces importations, dont les tests ont prouvé leur dangerosité sur la santé des citoyens. Les députés ont bien reconnu le danger que représentent les vêtements déjà utilisés pour la santé publique car transporteurs de parasites comme celui de la gale. Mais cela ne les a pas, pour autant, empêchés d'adopter l'amendement proposé par quatre députés (deux RND de Tébessa, un MSP de Bouira et un autre indépendant de Ouargla). L'argument des auteurs de cet amendement n'est autre que celui de légaliser l'importation informelle de la friperie. Ce qui est surprenant de la part de nos honorables députés qui sont censés défendre et protéger les intérêts du peuple. Même le déficit de contrôle sanitaire de ces vêtements souligné par le ministre des Finances – qui s'était, faut-il le préciser, opposé à  cet amendement – n'a pas dissuadé l'auguste Assemblée d'aller vers la légalisation de cette activité à  laquelle se livraient les barons de l'informel. Le ministre des Finances avait fait remarquer que les services des Douanes ne sont pas dotés de moyens pour effectuer des contrôles sanitaires telles les analyses parasitaires.
Ceux du commerce également non pas les moyens d'assurer ce contrôle. Pour Takjout, «c'est une vision misérabiliste qui consiste à  faire de l'Algérie un réceptacle de toutes les vieilleries de l'Europe». Dénonçant vivement cet amendement, Amar Takjout a menacé de mobiliser en septembre prochain tous les travailleurs du secteur, dont le nombre avoisine les 18 000, devant l'APN. En 2008, l'importation de la friperie s'est élevée à  13 millions de dollars.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)