Rassemblement de soutien aux manifestants d'Oran

L'habituel débat public, "Awal i wagdoud" ou "La parole au peuple", qui se tient chaque samedi soir à la placette de l'ancienne mairie de Tizi Ouzou, à l'initiative d'un groupe d'activistes du hirak nommé "Le Carré", s'est transformé hier en un rassemblement de soutien aux manifestants d'Oran, brutalement réprimés par la police après avoir investi la rue vendredi pour dénoncer le coup de force électoral et réclamer à nouveau le départ des figures du système.Lors de cette action qui a rassemblé de nombreux citoyens, une large banderole sur laquelle on pouvait lire "Tizi Ouzou soutient Oran" a été accrochée sur la façade de l'édifice public.
"Ces pratiques de répression qui viennent d'un régime totalitaire ne nous étonnent pas, mais lorsqu'on voit le nombre important de manifestants arrêtés en 24 heures dépassant les 400 personnes, l'on se demande si les tenants du pouvoir ne vont pas aller jusqu'à ouvrir des camps de concentration pour arrêter tout le monde", s'est demandé Brahim Yesli, membre du Carré.
Jugurtha Abbou, un autre participant à ce rassemblement, a affirmé : "Nous sommes ici pour exprimer notre solidarité totale avec nos frères et nos camarades d'Oran qui ont été violemment réprimés lors de la 43e marche du vendredi de la révolution populaire et aussi pour démontrer notre indignation absolue face à ces pratiques qui relèvent d'un autre âge."
"Ces pratiques expriment encore une fois la panique du régime en place face à la déferlante populaire qui exprime l'échec de ce même régime", a estimé Jugurtha, avant de conclure : "à Oran, ce même pouvoir autoritaire n'a pas fait la différence entre une femme, un petit garçon, un vieux et des jeunes en réprimant à tout-va, mais cela ne va que renforcer encore notre combat et l'unité nationale."

K. Tighilt