Algérie

Rassemblement de journalistes et de députés devant l'APN



Des dizaines de journalistes ont observé, hier matin, un sit-in devant le siège de l'Assemblée populaire nationale (APN), à Alger, en guise de solidarité avec leur collègue d'Echourouk News, Belkacem Djir, malmené par un député RND devant le siège de l'APN, le 17 octobre dernier. Une date qui restera gravée à jamais dans la mémoire des Algériens, lorsque les députés de la coalition ont cadenassé le portail principal de l'APN, empêchant le président de la chambre basse du Parlement, Saïd Bouhadja, d'y accéder.Les journalistes ont célébré, hier, la Journée nationale de la presse par la protestation, dénonçant ainsi l'attitude «agressive» d'un député, du parti RND, qui s'en est pris au journaliste d'Echourouk News, alors que ce dernier accomplissait seulement son travail. Le député du parti d'Ahmed Ouyahia avait reproché au journaliste d'avoir pris position dans la crise qui secoue le Parlement depuis plus de 15 jours. Il avait même accusé la presse d'avoir noirci le paysage politique en Algérie et d'être également «la cause de la crise en Algérie». Poussé violemment et insulté par le député, le journaliste dit qu'il a juste accompli son travail avec conscience professionnelle. «Je ne suis ni avec Saïd Bouhadja ni avec les frondeurs», dit-il, avant de préciser : «J'ai évoqué la violation des lois de la République et du règlement intérieur de l'Assemblée, tout en faisant parler les experts, notamment sur le fameux article 10 qui a été complètement bafoué». Il souligne : «En se basant sur l'avis des experts juridiques, j'ai seulement dit que la démarche est fausse et je ne pouvais pas dire le contraire pour plaire à X ou Y». Certains députés des partis de l'opposition ont réaffirmé leur soutien à la presse. Le député de l'alliance Nahda-Adala-Bina, Lakhdar Benkhalef, a affirmé être «aux côtés des journalistes pour exprimer notre solidarité à la presse et pour dénoncer l'agression abjecte commise malheureusement par un député contre un journaliste». Pour Benkhalef, ce geste est inacceptable notamment quand ça vient de la part d'un parlementaire censé défendre le peuple et les droits des journalistes. Mais pour le député de l'alliance Nahda-Adla-Bina, «rien ne nous surprend, notamment quand ça vient de personnes qui ont piétiné la Constitution, les lois de la République et ils ont cadenassé l'entrée principale du Parlement». Le député a dénoncé énergiquement cette agression commise par un député : «Heureusement que c'est un cas isolé qui ne représente pas l'ensemble des parlementaires». Par ailleurs, Benkhalef a évoqué la situation délicate dans laquelle se trouve la presse, notamment sur le plan financier. «Au delà de cette agression, les journalistes aujourd'hui ont des difficultés d'ordre financier et certains supports médiatiques résistent difficilement». Il enchaîne : «Il y a des journalistes qui ont des retards de paiement allant de trois mois à six mois, mais ils sont toujours en fonction». Le député Slimane Chenine, membre du bureau politique du Mouvement Bina, a affirmé que la presse est le quatrième pouvoir. Et d'ajouter que la Constitution algérienne a donné une immunité importante aux journalistes, donc il n'est pas permis de museler la voix des journalistes, ni de les agresser. Le journaliste agressé et les députés ayant marqué leur solidarité réclament des excuses publiques de la part du député et du parti d'Ahmed Ouyahia.
Les journalistes protestataires brandissaient des petites pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Les journalistes ne sont pas une bande de criminels» et «Le journaliste n'est pas un charlatan».


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