? Des dizaines de chercheurs, de commissaires aux comptes, de comptables et d'experts-comptables se sont rassemblés hier à la Grande Poste d'Alger pour exiger l'application de l'article 7 de la Constitution, stipulant que le pouvoir revient au peuple. Et ce, tout en rejetant l'appel de Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d'état-major, au sujet de l'application de l'article 102 de la Constitution, estimant que cette offre est dépassée.Les chercheurs ayant investi l'espace public dans la capitale ont appelé à «la libération de la recherche et la libération de l'Algérie». De leur côté, les commissaires aux comptes ont «interpellé les juges pour contrôler et empêcher la fuite des capitaux» tout en réaffirmant leur disponibilité à fournir des rapports d'expertise dans d'éventuels cas de transferts douteux.
A l'instar de l'ensemble des corporations qui se sont déjà inscrites dans l'esprit de ce mouvement populaire contre le système en place, les protestataires ont crié haut et fort «Non à la continuité du système» et «seule notre union pourra désintégrer les noyaux corrompus». Les protestataires ont également dit «Non au 3B, Bensalah, Belaïz et Bouchareb».
Le syndicaliste Nait Bouda a affirmé que les personnes présentes au rassemblement ont ainsi répondu à l'appel lancé par le Syndicat national des chercheurs permanents pour exprimer leur solidarité avec le peuple et pour dire qu'on est «avec les revendications du peuple algérien, pour une Algérie libre et démocratique» et «pour un Etat de droit garantissant la liberté et le respect des lois à l'ensemble des citoyens sans exception». Il a dénoncé l'exclusion et la marginalisation des chercheurs, ainsi que d'autres catégories professionnelles. Pour le syndicaliste, les chercheurs sont contre ce système. «On veut une deuxième République, on veut une nouvelle Algérie plurielle et indivisible, une Algérie qui peut assurer l'égalité des chances pour tout le monde». Les chercheurs veulent poser leur pierre pour construire leur pays. «On veut dire à Gaïd Salah, non à l'application de l'article 102 sans le départ du système en place, non à Bensalah et non à la mafia qui a étouffé et fait fuir les compétences, les chercheurs et notre jeunesse».
«Nous sommes le fer de lance pour contrôler l'argent public»
Les commissaires aux comptes ont estimé qu'«on ne peut pas faire du neuf avec du vieux» et qu'il faut que le système parte. «On veut que le système change dans sa globalité, on ne veut pas seulement que des figures du système partent, mais l'ensemble du système», nous dira l'expert financier Mouloud Blidi. Pour cet expert, «le pétrole n'est pas vraiment une problématique quand on a une ressource humaines jeune et dynamique, et nous avons une expertise algérienne. Vous avez ici les commissaires aux comptes et les experts-comptables, qui sont tous capables de faire de l'Algérie un dragon économique avec le reste des filières». Benfreha Abdelwahid a affirmé pour sa part que «les commissaires aux comptes libres» ont voulu marquer leur position et leur soutien à «la révolution populaire algérienne» et dire que «nous sommes avec le peuple». «On n'est pas là pour des revendications professionnelles ou sectorielles, on est là pour des revendications populaires, pour un changement radical du système». Et de poursuivre : «Nous apportons notre point de vue juridique et notre technicité dans les cadres des lois en vigueur, car nous sommes le fer de lance des Algériens pour contrôler l'argent public, les mouvements des capitaux, notamment ceux qui vont se produire dorénavant». Les commissaires aux comptes ont lancé un appel aux juges : «soyez avec nous, non à la fuite des capitaux» en affirmant que les commissaires aux comptes sont disposés à remettre des rapports aux juges en cas de doute.
L'association nationale des conseillers fiscaux algériens était également présente lors du rassemblement pour soutenir le mouvement populaire et pour dire non au prolongement du système en place.
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Posté Le : 28/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com