A la veille de la réunion avec les membres de la commission intersectorielle, les médecins résidents se sont rassemblés en force, hier, dans l'enceinte du CHU Mustapha Pacha, pour exiger en premier lieu l'abrogation de la forme actuelle du service civil.Les médecins résidents venus de plusieurs wilayas du pays (Oran, Tizi Ouzou, Blida, Batna et Annaba) ont tous participé au rassemblement pacifique tenu au sein de l'hôpital. Pourtant, les forces de sécurité ont mobilisé d'énormes moyens pour empêcher les médecins résidents arrivant du reste des wilayas du pays, de rejoindre leurs collègues à Alger. Les protestataires ont énergiquement dénoncé les agissements des forces de l'ordre qui ont traqué des médecins résidents venant d'Annaba dans le train, «pourtant, on n'est ni des bandits ni des Hors-la-loi» dira un médecin résident.
Les résidents, en colère, ont bruyamment manifesté leur ras-le-bol par des slogans hostiles à la loi de santé et contre «les mauvaises conditions de travail» en effectuant des marches tournantes au sein de l'hôpital. Arrivés à l'entrée principale, qui était encadrée par un impressionnant dispositif sécuritaire, les protestataires répétaient en ch?ur face à la police anti-émeutes, «pas besoin de sécurité, les résidents sont civilisés».
Le malaise des médecins résidents est profond, comme en témoigne «la chansonnette» répétée par l'ensemble des protestataires. Une chansonnette qui dénonce le service civil, la hogra, les menaces, les intimidations, la discrimination... Avec un refrain qui revient à chaque fois «que des promesses pour demain et après-demain, puis il n'y a rien».
Les médecins résidents ont estimé que la grève a trop duré, en attendant cette fois-ci des réponses concrètes de la part de la commission intersectorielle, dont ses membres doivent se réunir aujourd'hui avec les médecins résidents pour se pencher en priorité sur la question du service civil.
Selon Belgraa Oussama, résident au CHU Mustapha, la revendication principale est la réforme du service civil. Et d'affirmer que les médecins résidents ne demandent pas sa suppression, mais son aménagement et l'instauration de plus de mesures incitatives. Les autres revendications qui seront mises sur la table de négociations lors des prochaines réunions avec la commission, porteront sur «le service militaire» où les médecins résidents réclament le principe d'équité. Autrement dit, de ne plus exclure, les médecins, les dentistes et les pharmaciens, en cas de dispense pour le service national. Il sera question aussi, selon le jeune résident Belgraa, de négocier la question de l'amélioration des conditions de travail, notamment sur le volet de la sécurité. Pour les médecins résidents, les conditions de travail sont catastrophiques. Elles se résument dans le manque de moyens techniques, la surcharge du travail, notamment l'insécurité : «il ne se passe pas un jour sans qu'un personnel de la santé soit agressé», regrette-t-il.
Une minute de silence a été observée par l'ensemble des protestataires en hommage à leur collègue, le défunt Abache Djamel, résident en anesthésie et réanimation des urgences médico-chirurgicales (UMC) du Centre hospitalo-univesitaire d'Oran (CHUO), décédé chez lui, après avoir accompli son service parfaitement, selon ses collègues.
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Posté Le : 24/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com