Les praticiens de la santé généralistes et spécialistes ont repris hier
leur protestation en organisant un rassemblement au CHU Mustapha Pacha à Alger.
Les praticiens de la santé se disent convaincus que seule «la lutte compte
pour revendiquer et obtenir nos droits». Si les praticiens ont mis fin à leur
grève la semaine dernière à la suite du communiqué du ministère de la Santé qui
menaçait les praticiens grévistes de sanctions, leurs syndicats, le SNPSP et le
SNPSSP, ont plutôt préféré d'user du terme de «gel» de grève, car, pour les
deux responsables de ces organisations, les praticiens de la santé «peuvent à
tout moment reprendre leur grève.» Leur dernier débrayage de plus de 4 mois n'a
abouti à aucun résultat probant, la tutelle n'ayant pas fait de concession au
sujet des revendications essentielles en ce qui concerne l'amendement des
statuts particuliers des praticiens et praticiens spécialistes et le régime
indemnitaire. Ils ont revendiqué également l'application de la loi en ce qui concerne
leur repos hebdomadaire et le paiement d'une des primes auxquelles les
praticiens ouvrent droit. Les praticiens semblent choisir d'autres formes de
protestation cycliques et le rassemblement auquel ont assisté, hier, de
nombreux participants au niveau de l'hôpital central d'Alger répond, selon le
président du SNPSSP, Lyès Merabet, au mot d'ordre de «continuité de la
protestation». «Par ce rassemblement, les protestataires, selon ce
syndicaliste, sont en train de manifester leur attachement à leurs revendications
et disent boycotter dorénavant tout contact avec la tutelle», d'autant plus
qu'aucun résultat n'a été perçu lors des différentes rencontres avec elle dans
le cadre des commissions de conciliation. Les deux syndicats disent « nourrir
beaucoup d'espoir sur une éventuelle intervention du Président de la République
pour trouver une solution à ce problème, d'autant qu'elle existe». Les deux
syndicats se réuniront en début de la semaine prochaine pour établir un
calendrier ou «feuille de route» qui portera sur les formes de protestation à
adopter.
Les praticiens veulent du coup
relancer la question des libertés syndicales. «Des contact avec les syndicats
de l'Education sont en cours», indiquait le président du SNPSSP, Mohamed
Youcefi. Les deux syndicats estiment qu'il y a une sérieuse menace sur les
libertés syndicales.
Pour rappel, les praticiens de la
Santé publique ont décidé le 27 mars dernier de geler leur mouvement de grève.
«Nous avons décidé de geler la grève avec une possibilité de revenir aux
rassemblements nationaux», avaient déclaré les présidents du SNPSP et du
SNPSSP, Lyès Merabet et Mohamed Yousfi, dans un point de presse. Ces décisions
avaient été prises suite aux réunions des conseils nationaux des deux
syndicats. Les mêmes intervenants avaient également annoncé le port symbolique,
par tous les praticiens, d'un brassard noir «en guise de protestation» pour la
non-satisfaction de leurs revendications.
Le ministère de la Santé avait
décidé de mettre en oeuvre des mesures prévues par la réglementation du travail
après avoir enregistré avec «regret» la poursuite de la grève des praticiens de
la santé publique, rappelle-t-on. Il avait décidé de procéder à la «retenue sur
salaire pour l'ensemble des journées de grève et l'envoi de mises en demeure
individuelles à l'ensemble des praticiens en abandon de poste», ainsi que la
mise en oeuvre de «mesures de révocation» contre tout praticien qui n'aura pas
rejoint son poste de travail.
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Posté Le : 04/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah-Eddine K
Source : www.lequotidien-oran.com