Algérie

Rasha Oukazi. Créatrice d'articles d'artisanat : «Si on a une passion, il faut l'explorer»


Après l'obtention de son diplôme en sciences politiques, Rasha Oukazi a occupé différents postes dans différents domaines. Elle a d'abord été libraire, puis institutrice dans une école.Mais aujourd'hui, elle a trouvé sa voix, et est salariée dans une entreprise de communication. Cependant, avec plus de huit heures travail sur une chaise et derrière un bureau, Rasha doit trouver le moyen de se déstresser. Et si beaucoup choisissent de s'allonger sur un lit dans une pièce calme sans trop de bruit ni lumière, Rasha Oukazi, quant à elle, ne le voit pas de la même manière.
C'est pourquoi, avec le temps, et surtout pour échapper au stress et à la routine, c'est un crayon ou un pinceau à la main qu'elle se vide l'esprit. «Comme je suis dans le milieu des chiffres, le dessin est pour moi une échappatoire à cette routine et ce stress», relate l'artiste, Rasha Oukazi. Mais comment fait-elle, si elle passe la majorité de son temps dans son travail ' En fait, c'est généralement le soir qu'elle se réserve à la créativité. C'est pour elle le meilleur moment, le plus inspirant, mais aussi le plus apaisant. Toutefois, cela demande tout de même beaucoup de concentration. Par ailleurs, les débuts de Rasha n'ont pas été faciles.
Car il faut savoir qu'elle n'a suivi aucune formation, ou atelier, dans le domaine de l'art. Autodidacte, tout ce qu'elle a appris provient de sa formation en ligne via des plateformes dont les techniques y sont décrites de manière théorique. «Au début, je faisais du dessin et je n'étais pas bonne du tout, malgré tout j'adorais cela. J'ai continué d'apprendre jusqu'à ce que j'aie pu trouver le secteur d'art qui me passionnait», ajoute-t-elle. Rasha a d'abord essayé la poterie.
Mais au fil des séances, elle s'est rendu compte que c'est un secteur qui demande beaucoup de matériel qu'on ne trouve pas forcément en Algérie. Par la suite, elle se tourne vers la peinture, et a finalement compris que c'est le domaine dans lequel elle se retrouve et surtout dans lequel elle est le plus à l'aise. Peindre est devenu donc sa passion.
Encouragée par sa famille, et notamment par son fiancé et sa s?ur, Rasha n'a jamais cessé de croire en ses rêves et en sa passion pour l'art. «Si on a une passion, il faut l'explorer et non la laisser de côté», précise-t-elle. Ses réalisations sont des articles ou objets, tels que des services avec carafe ou des bougeoirs. «Ce que je fais, c'est de la peinture sur différents supports. Sur du verre pour réaliser des dessins sur vitrail, sur céramique, sur porcelaine, et même quelquefois sur du bois», explique-t-elle. Cependant, la peinture que l'artiste utilise n'est pas n'importe laquelle. C'est une peinture permanente qui a la capacité de passer au four, c'est de la peinture cuite.
Authenticité
Le style de Rasha Oukazi est assez différent des autres artistes algériens, il mélange un style atypique, original au traditionnel. En effet, ce qui inspire ses réalisations, c'est tout ce qui représente le naturel brut. Mais surtout le fait que ce soit tout ce qui concerne les origines algériennes et méditerranéennes avec une pointe d'authenticité. «Je n'aime pas ce qui est superficiel, mais plutôt tout ce qui est nature brut. Comme en Afrique, on voit souvent des hommes ou des femmes un peu dénudés, c'est selon moi l'Afrique brute», poursuit-elle. Les raisons qui ont amené Rasha à devenir artiste, c'est ce côté traditionnel qu'on ne retrouve plus beaucoup de nos jours qu'elle souhaite transmettre. «J'ai rencontré beaucoup d'artistes qui reviennent dans le rétro en gardant le côté traditionnel, mais tout en modernisant leurs ?uvres afin qu'ils ne tombent pas dans l'oubli. C'est ce que j'aime faire», raconte la créatrice d'objets africains.
En ce qui concerne ses projets, l'artiste confie qu'elle aimerait apprendre de nouvelles techniques dans le but de créer de nouveaux objets, comme des cadres, des coffres à bijoux, mais aussi pour découvrir de nouveaux supports de travail tels que le tissu. Après presque neuf ans de pratique artistique personnelle, cela ne fait qu'une année que l'artiste pratique de façon professionnelle sa passion. Habitué aux plateformes web pour présenter et vendre ses réalisations, l'artiste Rasha Oukazi a choisi l'espace MaBox à Oued El Romane pour son baptême du feu. En effet, c'est à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes que l'artiste a tenu sa première exposition.
Malgré ses horaires de travail assez serrés, Rasha Oukazi est décidée à poursuivre sa participation aux expositions collectives. D'ailleurs, même si aucune date n'est encore confirmée pour la prochaine exposition, elle prépare des abat-jours comme nouvelle réalisation et toujours dans le style africain.
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