Algérie - A la une

Ras-le-bol de Djaâfar



On divorce généralement pour n'importe quoi. Cette fois, l'époux accuse sa femme de vol...
Lamia H. est une excellente assistante dans une grande institution. Et cette excellente assistante a eu trois filles avec Djaâfar, un technicien hors-pair dans le domaine de l'électronique, qui avait sur les bras déjà une fille et un garçon d'un premier lit.
Le premier mariage avait été pour Djaâfar une catastrophe. Avec Lamia, ce sera un véritable drame. Nous l'avions vu assis dans le couloir du tribunal attendant son avocate pour l'audience de conciliation prévue ce lundi. D'après les cernes et des yeux globuleux, nous comprîmes vite que Djaâfar était dans le bassin de la déprime.
A une question concernant l'avenir des filles, le pauvre papa marmonna: «Cela fait cinq ans que je subis un drame personnel et familial qu'aucun n'a connu. Je suis traumatisé. Lamia m'a trahi. Enfin, pas déshonoré avec un rival!
Non, pas sur ce plan.
Elle m'a trahi en volant les victuailles que je ramène régulièrement à ma famille. Elle donne 90% de ce que je ramène à la maison», ajoute le mari qui aborde le côté «désertion du lit» de Lamia, énumérant, les yeux pleins de désespoir, le vol même de chèques de son défunt père lequel, avec une procuration dûment signée en faveur de sa soeur, avait laissé une somme conséquente à la disposition de toute la famille: «Mais cette diabolique Lamia s'était arrangée pour subtiliser un paquet de chèques, le signer avec une imitation où l'on ne décèle rien et le tour est joué.»
Son avocat arrive en trombe. Il s'assoit à ses côtés, lui siffle quelques mots à l'oreille et se relève déçu car Djaâfar lui avait rétorqué: «Désolé, c'est trop tard. Le mal est fait. Elle m'a bousillé. Elle ne m'a que trop humilié. Même mes filles ont été retournées. Avant, elles m'en ont voulu jusqu'à ce que j'arrête de boire. Cela n'a pas suffi. Mes filles m'évitent. Ce sont presque toutes des femmes: 15, 13 et 12 ans!
A un moment donné, il lève la tête et se tait. Lamia était là, assise sur le banc. La blancheur de sa peau démontrait tout ce qui sépare le couple. En effet, Djaâfar était un très beau brun, genre Bengali, alors que Lamia, les cheveux teints en blond moche, faisait plutôt méditerranéenne du Nord.
Sa grande taille faisait aussi la différence. Nous nous approchons d'elle. Les présentations faites, elle n'hésite pas à entrer dans le vif du sujet.
Après nous avoir mis en garde contre ce qu'il a pu nous raconter, Lamia va droit au but.
«Il vous a dit que j'étais une cupide, voire voleuse, une incapable de tenir le home!», récite-t-elle en reprenant presque mot à mot les plaintes de son mari.
Puis, elle arrête net: «Monsieur, ma version ne sera donnée qu'au président de la section ''statut personnel''.» Elle ne veut pas visiblement que nous sachions plus qu'il n'en faut. Et puis, miracle: la bonne dame ramasse sa mèche blonde au-dessus de ses sourcils blonds, car eux aussi teints, et lâche: «Les chèques' Ils m'ont été remis de son vivant, mon défunt beau-père, avec qui j'avais d'excellentes relations. Il aimait mes filles, lui. Il comprenait le remords de son premier divorce. Le mal fait au défunt beau-père l'avait été par le premier lit.
Je regrette mais s'il continue ainsi à propos du vol de chèques, soi-disant aux dépens de sa vipère de soeur aînée, je réclamerai une expertise des signatures portées sur les chèques encore une fois gracieusement remis par Hadj qu'il repose en paix, dit-elle, avant de quitter le banc pour la salle du «huis clos» avec le juge et les deux avocats qui auront tant de griefs à déverser.
Encore une fois, trois filles innocentes vont trinquer et trinquer dramatiquement.


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