Algérie

La campagne électorale se clôture aujourd'hui. Elle termine comme elle a commencé, avec une platitude totale. La seule manifestation d'intérêt des citoyens se limite au regard qu'ils accordent des fois aux listes affichées. Et la critique fuse souvent. Combien de fois n'a-t-on entendu : «Celui-là je le connais, c'est un opportuniste et un voleur.» La mauvaise monnaie chassant la bonne, la mauvaise réputation d'un candidat se répercutera sur toute sa liste, qui en fera les frais, voire toutes les listes et les élections. Tous les mêmes. Tout le monde est mis dans le même sac. Administration et partis politiques, avec leurs candidats, sont mis dos-à-dos. Si les candidats refusent d'animer des meetings, c'est bien parce qu'ils savent qu'ils risquent de recevoir le camouflet de leur vie avec des salles complètement vides. Des responsables de partis, qui, eux, sont obligés de descendre dans l'arène et de ramer, en ont d'ailleurs fait l'amère expérience de zéro public, qu'un certain, toute honte bue, mettra sur le dos de la presse qui n'aurait pas fait son travail de rabatteur, rien que ça ! En fait, chefs de partis, candidats et responsables de l'Administration savent pertinemment pourquoi les citoyens leur tournent le dos, et il n'est nul besoin de tartiner encore sur les discours mielleux et les promesses mirobolantes qui ne convainquent plus personne. En l'absence d'une véritable culture et vie politiques, on a droit à des ersatz de partis, des débats creux et des candidats inconsistants. Comment peut-on avec ça avoir un électorat et des élections dignes de ce nom ' Les passages à la télé et à la radio, qui sont à ce titre le plus beau cadeau que l'Etat aura fait aux candidats, ont été les meilleurs des indicateurs quant au niveau de compétence de ces prétendants. On en a entendu de belles en termes de politique et économie locales, gestion et planification. Les téléspectateurs et auditeurs qui pouvaient supporter ces moments de délire, se payaient des parties de franches rigolades. Certains candidats auront même droit à un post sur YouTube et les réseaux sociaux. La campagne électorale a ainsi pris les allures d'un gigantesque vaudeville avec une armée de cabotins qui poursuivront cette bouffonnerie politique jusqu'à la tombée du rideau. Au final, les élections produiront les assemblées populaires communales et de wilayas, les maires et les élus qu'elles doivent produire, et les affaires reprendront leurs cours comme avant, sans grands changements, en attendant le prochain rendez-vous électoral qui redonnera vie aux partis politiques. Les leviers de commande des communes, des wilayas, du pays et de tous les mécanismes qui les font fonctionner sont entre les mains de l'Administration. Les élus, comme les électeurs, ne sont que, au mieux, des appuis, au pire, des faire-valoir.
H. G.
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