Nasser HannachiEngouement pour les arts contemporains. C'est la donne du siècle. Or, certains artistes conservateurs demeurent inflexibles, immuables devant les multiples nouvelles tendances, appuyées par les facilités technologiques multidimensionnelles. Ils pointent du doigt «cette régénération» qui, selon eux, altère toute originalité dans les ?uvres, chefs-d'?uvres et créations. Aux côtés de ces puristes existe une catégorie de jeunes talents dont la variété et la fantaisie constituent l'atout et la trame du renouveau artistique. Et vient s'insérer une autre tendance qui tente de garder intact, voire harmonieux, l'héritage puisé dans le fond des traditions et des identités algériennes, tout en ayant une touche de modernité. La musique «diwane» en est la preuve éloquente à travers sa résurrection, grâce notamment à son festival, tout comme les musiques traditionnelles du sud du pays.Concernant le volet musical, à titre d'exemple, à Constantine on met en relief le patrimoine andalou et ses associations qui le perpétuent à travers des formations en continu. Du coup, vaillantes à défier la modernité, ces troupes rejettent toute «fraîcheur» venant à contretemps des clefs originelles de cette richesse musicale.«Les grands compositeurs de la musique andalouse et les chercheurs en la matière qui puisent dans ce genre préconisent des sauvegardes sans fioritures ni atteintes à ses fondements», soutient un violoniste local et arrangeur. Autrement dit, un artiste admis dans cette génération ouverte à toutes les sonorités. Pour dire que parmi l'actuelle composante il est des voix novatrices, mais entretenant les pans avec les grilles concoctées et incrustées à l'ancienne. Le retour aux sources est leur terreau. «Un flash-back inspirateur et très important pour confectionner toute création tirée desmultiples courants culturels et identitaires de notre société», explique un jeune artiste.Innover, tout en tirant le maximum en s'inspirant de «l'ancienne école», est une étape fondamentale pour assurer des productions de qualité. Toutefois, cette projection ne fait pas l'unanimité parmi quelques jeunes talents constantinois. «Chacun est libre d'interpréter l'art à sa manière. On n'est pas obligés de se soumettre aux goûts et aux directives de l'ancienne génération qui aura fait son parcours. Il est des critères à respecter dans tout domaine», soutiennent quelques-uns, ajoutant que les arts détiennent leurs diverses caractéristiques qui les mettent au devant de la scène. «Et il n'est pas nécessaire de se plier à des dogmes pour faire étinceler les expressions. Les temps ont changé et toutes les compositions puisent leur génie dans le vécu», ajoutent-ils encore. À vrai dire, l'interprétation «free» propre aux talents du jour tourne souvent le dos aux écoles traditionnelles et ses formateurs. Les passerelles se sont-elles fissurées entre deux tessitures aux langages devenus trop différents, voire incompréhensibles, malgré la spécificité intelligible de l'art 'Seul l'impact devant les audiences peut être juge de cet écart expressif. Les jeunes artistes se passent souvent des rudiments puristes quand il s'agit de musique. Une façon de demeurer dans la mesure du siècle et donc connecté avec le reste du monde. In fine, l'ancienne génération et la nouvelle, bien que liées par des repères artistiques universels, ne sont pas audiapason.N. H.
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Posté Le : 17/04/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com