Algérie

Rapport de la BAD sur la sécurité alimentaire: «L’Algérie trop dépendante des importations de céréales»



Rapport de la BAD sur la sécurité alimentaire:  «L’Algérie trop dépendante des importations de céréales»




L ’Algérie est fortement dépendante des importations de céréales, mais reste solide au plan budgétaire.

Cependant, la forte dépendance à l’importation la rend vulnérable aux chocs quantitatifs tels que les embargos commerciaux ou les interdictions d’exportation des pays exportateurs de produits alimentaires.

Ce constat est contenu dans un récent rapport intitulé «L’économie politique de la sécurité alimentaire en Afrique du Nord» publié par la Banque africaine de développement (BAD) qui reprend de nombreux paramètres et conclusions de la Banque mondiale (BM).

La BAD estime que l’Algérie a une position budgétaire saine et peut financer des importations de produits alimentaires et n’est donc pas particulièrement vulnérable à la flambée des prix des produits alimentaires.

Une position due à sa richesse en ressources naturelles, surtout en pétrole et en gaz dont les cours mondiaux ont tendance à évoluer au même rythme que ceux des denrées alimentaires, selon les données de la BM.

La BAD compare cette situation à celle de l’Egypte, un grand producteur agricole moins dépendant des importations de céréales, qui connaît des difficultés budgétaires qui la rendent vulnérable à l’envolée des cours mondiaux.

Le Maroc et la Tunisie se retrouvent, selon le rapport de la BAD, dans la catégorie des plus délicats, car ils sont tous deux extrêmement dépendants des importations de céréales et en proie à des contraintes budgétaires.

Le fait de posséder d’importantes ressources minérales ne garantit pas cependant la sécurité alimentaire, selon la BAD qui estime que «tous les pays d’Afrique du Nord semblent confrontés à des problèmes de sécurité alimentaire».

Le rapport souligne, par ailleurs, que la sécurité et la souveraineté alimentaires en Afrique du Nord ne peuvent être abordées d’un point de vue purement économique.

«Elles ont également de profondes connotations politiques, comme en attestent le rôle joué par les prix des denrées alimentaires dans la vie politique des pays pendant le Printemps arabe, ainsi que les répercussions politiques du recours à un nombre restreint de fournisseurs de céréales pour l’essentiel des besoins alimentaires de la région.»

Le Printemps arabe, combiné à la récente envolée des prix des produits alimentaires, est une occasion propice à la réévaluation des stratégies et politiques en matière de sécurité alimentaire en Afrique du Nord, conseille la BAD.

Celle-ci souligne que certains faits indiquent que la région est de plus en plus préoccupée par sa souveraineté alimentaire, comme le montre l’intérêt croissant pour la production alimentaire locale. Les importations de vivres continueront de jouer un rôle-clé dans la sécurité alimentaire.

C’est pourquoi les futures approches en matière de sécurité alimentaire devront mettre l’accent sur les voies et moyens permettant aux pays d’Afrique du Nord de mieux se positionner pour tirer parti des marchés alimentaires mondiaux.
Cela doit s’accompagner, selon la BAD, de programmes efficaces destinés à stimuler la productivité alimentaire et agricole en général, en tenant compte des coûts économiques de tels programmes et de leurs répercussions sur l’allocation des ressources.

Par ailleurs, prévient la BAD, les filets de sécurité sociale et la politique de protection sociale doivent être réformés pour contribuer de façon plus efficace et efficiente à l’allégement de la pauvreté et à l’amélioration de la sécurité alimentaire des pauvres et des personnes vulnérables.

En fait, il serait risqué de réagir à la récente crise alimentaire mondiale en pensant que la production alimentaire locale et le secteur agricole constituent à eux seuls la panacée pour parvenir à la sécurité alimentaire.

Une approche globale et plurielle en matière de sécurité alimentaire constitue la voie à suivre, car elle ne peut être séparée du besoin plus général et plus pressant d’une nouvelle stratégie de développement socioéconomique inclusif, conclut la Banque africaine de développement.



Zhor Hadjam



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