Algérie

Rapport «confidentiel» de l’ONU sur les attentats du 11 décembre à Hydra



L’Algérie accusée de «légèreté et laisser-aller» C’est un véritable pavé dans la mare que viennent de jeter les Nations unies sur les attentats d’Alger contre le siège de l’organisation, le 11 décembre 2007. Une année, jour pour jour, après, l’ONU a publié la partie confidentielle du rapport de l’équipe des enquêteurs indépendants présidée par le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, publié le 9 juin 2008. Cette partie «censurée» d’après les sources citées par le site «Bakchiche.info» analyse les causes et les responsabilités dans l’attentat du 11 décembre 2007 à Hydra. Ses conclusions? Les autorités algériennes sont désignées coupables de «légèreté et laisser-aller». Cette partie du rapport que le gouvernement algérien n’aurait pas souhaité voir publier d’après la même source, pointe du doigt «la responsabilité directe du gouvernement algérien qui n’a pas su ou pu assurer la sécurité du personnel de l’ONU à Alger», lit-on dans ce rapport interne à l’ONU. Il y est souligné à l’appui «qu’il n’y a eu aucun échange au niveau stratégique, ni aucune coopération au niveau technique». Selon ce document «confidentiel», le jour même des attaques du 11 avril 2007, l’officier en charge de la sûreté et de la sécurité de l’ONU à Alger envoie une note verbale à son interlocuteur officiel, le directeur général du protocole du ministère des Affaires étrangères lui réclamant un renforcement des mesures de sécurité devant le siège des Nations Unies Le haut fonctionnaire des Affaire étrangères recommande à son interlocuteur de rencontrer le président de l’Assemblée Populaire Communale de Hydra. Le rapport précise ainsi que, le 27 avril 2007, «l’officier désigné rencontre le maire de Hydra et demande l’installation de ralentisseurs dans la rue Emile Payen qui longe le siège de l’ONU, de rendre la rue en sens unique et l’installation de bornes routières au pied de l’immeuble». Ces aménagements destinés à renforcer la sécurité devant l’immeuble de l’ONU seront, certes, apportés, notamment la création de check points, mais «les bornes routières ainsi que les restrictions routières n’ont pas été mises en place par le gouvernement», lit-on encore. Suite à quoi, l’équipe des Nations Unies, à Alger, fait, alors, part, dès le printemps 2007, de son vif désir de changer de locaux. Le 29 mai 2007, le coordinateur résident de l’ONU à Alger informe le gouvernement algérien du désir du personnel onusien de déménager dans des locaux mieux adaptés, «afin de répondre de la meilleure manière possible aux besoins d’espace, de parking et d’accessibilité. Dans la même note verbale, l’ONU requiert l’assistance du gouvernement afin d’identifier les bâtiments correspondants à sa requête. Puis le 2 juillet 2007, le bureau du directeur général du protocole du ministère des Affaires étrangères confirme l’accord sur le déménagement des locaux de l’ONU, mais «ne propose aucune alternative quant à un autre bâtiment». Le rapport précise ainsi qu’en «préparation de la visite du responsable du Département de la sûreté et de la sécurité de l’ONU à Alger, l’officier désigné a dit qu’il avait envoyé une note verbale au directeur général du protocole lui demandant une entrevue. Mais «la demande est demeurée sans réponse». Ce rapport conclut sur un ton franchement accusateur que «le bilan de ce je-m’en-foutisme irresponsable est connu: 17 employés de l’ONU tués et plus de 40 personnes blessées le 11 décembre 2007 à Hydra». Il est, en tout état de cause, bizarre de constater que l’ONU n’ait pas réagi à temps pour sécuriser son siège si tant est que ce rapport existe vraiment. On se demande également comment le diplomate algérien Lakhdar Brahimi a pu souscrire à un tel rapport qui culpabilise expressément son pays?   Amine Makri


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