Algérie

Raouraoua sur une voie royale Il sera candidat à sa propre succession



Raouraoua sur une voie royale                                    Il sera candidat à sa propre succession
C'était le 16 février 2009. Le patron actuel du football algérien revenait officiellement à la tête de la FAF, trente-sept mois après avoir cédé sa place à Hamid Haddadj (ancien locataire du siège de Dely Brahim). Un retour par la grande porte puisque le membre exécutif au c'ur de la FIFA avait fait l'unanimité lors de l'assemblée générale pour désigner la nouvelle figure de proue du jeu à onze national. Son actuel mandat, qui prend fin donc au mois de mars prochain, au moment du renouvellement des différentes fédérations sportives du pays, prend, d'ores et déjà, des relents de déjà vu, pendant que M. Raouraoua s'est porté comme candidat pour décrocher un nouveau bail aux élections de l'instance footballistique. Sa notoriété en Algérie, sur le plan continental, au c'ur de la Confédération africaine de Football (CAF) ou au niveau mondial avec la FIFA (où il fait partie de son comité exécutif depuis le 23 février 2011), sans parler
du respect dont il jouit auprès de ses pairs, arabes et maghrébins, fait de lui l'homme idéal pour ce poste aux grandes responsabilités. L'aventure devrait donc se poursuivre et lui permettre de finir ce qu'il a entrepris pour le jeu à onze national. Au moment de sa prise de
fonctions, il avait dévoilé un programme qu'il aura plus ou moins respecté malgré quelques difficultés, surtout avec la
professionnalisation du football algérien qui semble avoir du mal à sortir d'un amateurisme à la peau dure. Le sport roi, qui aura donc mangé du pain noir pendant les dernières années, semble retrouver des couleurs sous la direction du natif de la Casbah (Alger) en 1946, même si la mission demeure, tout de même, longue et rude pour M. Raouraoua qui tentera de maintenir le football algérien sur
sa lancée. Ainsi, il pourra se réjouir de l'incroyable exploit de l'équipe nationale qui a retrouvé le Mondial pour la troisième fois de son histoire en 2010 mais aussi cette demi-finale lors de la CAN de la même année. Cette année-là, c'était l'apothéose de ce mandat marqué par le retour des Verts au-devant de la scène africaine et planétaires avec une qualification historique en Coupe du Monde
qui s'était déroulée sur le continent noir, en Afrique du Sud. Et c'est au pays de Mandela que l'E.N participera à la 29e édition du prestigieux évènement continental. Un autre exploit, alors, qui a été réalisé sous l'ère Raouraoua. L'homme de 67 ans aura changé beaucoup de choses du côté de la gestion avec une application que beaucoup de monde lui attribue en guise de reconnaissance.

Deux CAN et une Coupe du Monde
«La priorité ira à l'équipe nationale qui a des échéances très importantes avec le déroulement du troisième tour des éliminatoires de la Coupe du Monde et de la CAN-2010» lançait-il - c'était ses propos - au tout début de son renouement avec la gestion des affaires du foot national. Une mission qu'il aura réussie donc en étant l'un des acteurs principaux qui ont contribué au retour de l'Algérie au premier plan. Si l'aventure s'était arrêtée au carré d'as, une bonne performance à l'époque malgré le revers cinglant infligé par l'Egypte (4/0), celle du premier Mondial abrité par le continent noir avait tourné court avec une élimination dès le premier tour. Tout de suite après
une CAN-2012 manquée avec un début des éliminatoires catastrophiques, M. Raouraoua fera appel à Vahid Halilhodzic qui s'était dit «séduit par le projet du président de la FAF et convaincu par sa conception des choses». Un facteur qui aura pesé dans le choix du Bosnien qui optera, finalement, pour la prise des rênes des «Fennecs» qu'il mènera pour la prochaine Coupe d'Afrique des Nations qui débute dans quelques jours. Le sélectionneur national ne tarit pas d'éloges envers M. Raouraoua qu'il a toujours trouvé attentif et qui «veille toujours à ce que la sélection se prépare dans la sérénité». Ce sont les propos d'un entraîneur au tempérament difficile mais qui aura toujours pu compter sur le patron du football algérien. S'agissant des «Verts», Raouraoua aura réussi sa mission malgré quelques écueils.

Une «vraie» ligue professionnelle, le prochain défi
L'arbitrage, le lancement d'une ligue professionnelle forte et stable, le développement du football et la direction technique nationale étaient les autres priorités du président de la FAF lors qu'il avait succédé à Haddadj. Si le «professionnalisme» est entré en vigueur dans le football - il en est à sa troisième année - le «remodelage» des statuts des clubs et le passage du monde amateur au professionnalisme semblent avoir été (trop) précipités. De pro, il ne porte que le nom, vu les salaires mirobolants et les transactions à coups de milliards. N'empêche, beaucoup d' «anomalies» ont été diagnostiquées par l'homme fort du football algérien. Lors de son dernier point de presse animé au (CTN) de Sidi Moussa, il condamnera le fait que : «des personnes qui avaient géré le football amateur gèrent des clubs professionnels», autrement dit, selon lui : «Ils ne pourront s'accommoder avec ce mode de gestion». Beaucoup de nouvelles mesures ont été annoncées et qui sont consacrées par le nouveau cahier des charges de la FAF. De nouvelles démarches, pour une nouvelle politique et, surtout, des résultats meilleurs pour un championnat qui peine à entrer dans une nouvelle dimension.
Les intentions sont bonnes mais les méthodes le sont peut-être moins.
Le développement du football passe par la mise en place de bases solides afin d'assurer une relève de qualité et la continuité. Les différentes catégories des sélections nationales doivent être encadrées par des directions techniques plus compétentes afin de réaliser de meilleurs résultats car, disons-le, seule l'équipe nationale «A» a réussi à briller mais c'était et c'est, toujours, grâce à des joueurs formés à l'étrangers. Une dépendance à laquelle M.Raouraoua tentera, sans doute, de trouver une alternative lors d'un troisième mandat annoncé. Tout le débat est là. Là où la situation appelle à des changements radicaux.
Le défi majeur.
M. T.


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