Le début du Ramadhan de cette année 2012, ou pour être plus à la page en cette année 1433 de l'hégire, a été difficile pour les Algérois d'autant qu'il a coïncidé avec un week-end. Partagés entre la cherté des produits de large consommation et l'impossibilité d'aller à la plage pour se baigner avec cette chaleur suffocante, les Algériens se rabattent donc vers des petites virées dans le quartier, pas plus. Samir estime qu'à Ain Benian, d'habitude on ne trouve pas place sur le sable à partir de 9 heures du matin. Mais, regardez, il n'y a que quelques jeunes voulant faire de la pêche pour passer le temps. Mais, que voulez-vous, on n'a pas le choix. " Ammi Kaci, retraité dira : " Vous savez je me lève toujours, Ramadhan ou pas à l'heure du Fedjr. Je fais ma prière et je vais au marché. Là, je vous avoue que c'est difficile de toucher au moindre produit. Vous voyez, remarque t-il, la pomme de terre coutait entre 25 et 30 DA il y a une semaine. La veille du mois de Ramadhan, elle est passée à 50 DA et la voilà à 70 DA ! " . Pour sa part, une vielle dame s'engage dans la discussion " Avant on nous disait que c'était un problème de distribution et de grossistes qui faisaient de la surenchère, et maintenant, on voit bien que ce n'est pas le cas!". La petite Fatiha tient une petit étal de galette juste à l'entrée du marché : " Je me tape tout ce soleil durant la journée pour vendre mes galettes. Il y a un manque flagrant de pain. De plus, il y a eu une coupure de courant et on ne pouvait trouver du pain chez le boulanger. On vient donc chez moi. Ce qui m'arrange bien. ".Fatiha nous apprend qu'elle a perdu son père et que sa mère, " seule ne pourrait subvenir à leurs besoins alors, elle me prépare avec ma s'ur ces galettes de bonheur à 5 heures du matin pour qu'elles soient prêtes dès 7h-8h pour les vendre. On se débrouille comme ça tous les jours même sans le mois de ramadhan. Mais, ça marche mieux durant ce mois", remarque-t-elle. A Bab el Oued, du côté du Front de mer, des jeunes sont là, à contempler la mer. Sid Ali Z., déclare que " Je suis passé ce matin pour faire le marché, mais pour un simple problème de non respect de la chaine chez l'épicier, deux hommes se sont battus pour l'achet des sachets de lait. Si c'est le Ramadan qui fait ça, mieux veut ne pas jeûner. Alors j'ai décidé de quitter précipitamment le marché pour venir contempler la mer et " voyager " avec ma conscience en regardant loin dans l'horizon ". Ahmed F., son copain, nous dira que " franchement, je ne peux pas travailler tôt le matin. Je me débrouille en vendant des habits sur le trottoir aux Trois horloges. Il fait très chaud maintenant et puis c'est le week-end, les gens font une grâce matinée. Alors, le matin, je suis là au bord de la mer, mais après la prière d'El Asr, je vais aux Trois horloges pour vendre les quelques habits et ustensiles de cuisine. " . Il est vrai que les gens n'ont plus cette notion d'antan d'aller au cinéma voir un film. La multiplication des CD et DVD réduit donc cette idée à néant. Les citoyens achètent des CD ou DVD pour les voir à la maison et passer le temps durant ces journées de Ramadhan. Mohamed B., de la Grande-Poste reconnait que " Je ne sens même pas le temps passé. Il est vrai, je me lève à 12 heures. Je me prépare lourdement avant d'aller à la Mosquée pour le Dhor. Dès la fin de la prière, je cherche des nouveaux DVD, je m'en achète deux ou trois et je vais à la maison pour les voir. Vendredi, premier jour de ramadhan, je n'ai vraiment pas senti le temps passé. ". C'est mieux que d'aller dans le quartier engager des discussions qui, souvent, ne sont pas instructives.
Les jeunes, d'aujourd'hui, ne parlent que de music et des voitures'. ".
Par contre, Abdellah L., déclare que "Je rejoins mes voisins dans le quartier et nous parlons tout le temps du mercato du football. Aujourd'hui avec ce chiffre de 1, 8 milliard que doit trouver Ghrib , selon la presse, pour " acheter " les joueurs ! Cela laisse pantois alors que nous n'avons pas assez d'argent pour remplir un simple sachet en plastique. Je dis bien un sachet en plastique ou un couffin !... ". Said B. lance alors " Je me demande ce que mange Ghrib durant ce ramadhan avec tout cet argent qu'il se procure pour acheter des joueurs '!... ". Par ailleurs, à la place du 1er Mai dans cité des Groupe, Filali H. dira " J'ai fais le marché ce matin. C'était difficile car je devrais faire le tour du marché pour voir les prix avant de choisir ce que je dois acheter et d'où. Les courgettes 120 DA, la pomme de terre 55DA, la tomate entre 50 et 60 DA, vous ne trouvez pas que c'est cher alors que notre bourse ne permet pas de faire des achats à ces prix d'autant que la moyenne d'une famille est de 4 à 5 personnes ". Amel G. , vendeuse de parfums de son état, dira, "Je suis pratiquement debout toute la journée pour, ne gagner que de 500 DA. Les gens ne sont pas intéressées par ces parfums durant ce mois de jeûne. Et quand je rentre à la maison, je rejoins ma mère pour préparer les repas. C'est fatiguant et çà ne rapporte pas beaucoup. Et quand je vois les prix sur le marché, je me donne beaucoup de soucis et je pense aux générations futures. Car, nous nous avons réussi à suivre les traces de nos parents, mais les jeunes d'aujourd'hui n'ont pas le sens de la responsabilité pour la plupart", conclut Amel.
Posté Le : 22/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Said Ben
Source : www.lemaghrebdz.com