Ramadhan sur la côte oranaise: La pêche, passionnément, et pour tuer le temps

Joignant l'utile à l'agréable, nombre de jeunes et moins jeunes riverains des communes côtières jalonnant le littoral ouest de la wilaya, s'adonnent à la pêche en cette fin mois d'août. La plupart d'entre eux pratiquent ce loisir beaucoup plus par passion, tandis que le reste, une minorité composée essentiellement d'amateurs, s'y adonne pour tuer le temps.

L'absence d'affluence sur les plages en ce mois de carême est une aubaine pour les mordus de la pêche à la ligne, qui s'installent pendant des heures sur un rocher. Ils guettent avec attention le mouvement de leur bouchon qui flotte au gré de la houle. Les amateurs du moulinet sont, pour leur part, plus attentifs aux vibrations du fil sur leurs doigts. De temps à autre, le silence est troublé par l'exclamation heureuse d'un pêcheur ayant réussi une prise.

«Il n'y a rien de mieux pour s'occuper durant ces longues journées de canicule. Je ne plie bagage que lorsque le paysage commence à se teinter en pourpre, synonyme de la rupture du jeûne», a expliqué un jeune chômeur de la localité côtière de Bouisseville.

Certains autres pêcheurs, disposant d'une embarcation, s'aventurent au large pour être sûrs de bien garnir leur musette. «Je ne prétends pas que nous opérons de grandes prises. On ne retourne également pas complètement bredouille. Mais cela n'empêche pas de goûter à ce plaisir incomparable que nous procure la pêche», a expliqué un retraité de la localité de St Germain. Avant de renchérir: «je ne vous cache pas que le produit de ma pêche me rapporte de quoi arrondir mes fins de mois, car avec ma maigre pension de retraité, ce n'est pas tellement évident».

D'autres riverains encore, bien équipés en matériel de pêche sous-marine, exploitent cette période de l'année pour s'adonner à leur sport favori. «Les baigneurs font fuir le poisson. Cette fin d'été, qui coïncide avec l'entame du mois de ramadhan, est une bonne occasion pour nous. Les estivants ont déserté les plages et cela nous a permis de commencer à plonger plus tôt que les années précédentes», a affirmé Hamid, un passionné de la plongée sous-marine, demeurant dans le village de Cap Falcon. Selon notre interlocuteur, la côte de son lieu de résidence est idéale pour la pratique de la pêche sous-marine, et ce en raison de l'abondance d'une certaine espèce de poisson. «Si on est patient, on peut prendre une bonne pièce et parfois deux», a-t-il encore confié.

Pêcher par passion ou pour tuer le temps, cela n'empêche certainement pas de vivre et d'apprécier un moment d'évasion en oubliant, même de manière éphémère, les aléas du terrible quotidien. Ces jeunes et moins jeunes adeptes de la pêche sont unanimes à confirmer cet état de fait. « C'est un remède efficace contre le stress. A mon humble avis, c'est une occupation qui devrait être prescrite comme cure pour les personnes stressées », a philosophé l'un d'eux.