Algérie

Ramadhan Les effets de la surconsommation



Publié le 25.03.2024 dans le Quotidien l’Expression

«Une situation qui fait déborder les budgets les plus équilibrés.»
En dépit d’une mercuriale relativement clémente, et d’une absence avérée de hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires durant les dix premiers jours du mois de Ramadhan, le budget des familles explose. Porté par l’effervescence de satisfaire la tentation de garnir la table du f’tour de façon à satisfaire toutes les envies, les citoyens se retrouvent rapidement dépassés par les évènements et se transforment l’espace d’un mois, en surconsommateurs. Une situation qui fait déborder les budgets les plus équilibrés, traumatisés par les années précédentes, où la première semaine du mois sacré était généralement accompagnée de flambées inexplicables. Il faut dire que pour cette année, la stabilité des prix et la disponibilité des produits de large consommation n’a pas pu empêcher cette effervescence, du moins pour les ménages moyens. « Je savais que j’allais déborder sur mon budget, c’est pour cela que je me suis préparé depuis des mois avant le Ramadhan. Nous n’en sommes qu’à la première semaine, et je suis déjà à 20 000 DA de dépenses », nous confie ce père de famille. Il va sans dire qu’entre les légumes, les fruits, la viande, les boissons et les sucreries, les compromis sont difficiles à faire. Si les prix des fruits et légumes sont abordables, ceux de la viande blanche et du poulet demeurent hors de portée du citoyen moyen, et imposent un déséquilibre inévitable au budget des familles. À cela s’ajoute les effets des habitudes ancestrales, qui font des mets sucrés, un impératif qui s’accroche au quotidien du citoyen « on ne peut pas passer le mois de Ramadhan sans voir les gâteaux traditionnels, présents à notre table. Ce sont les valeurs du mois sacré », nous dit un jeune citoyen qui attendait son tour pour acheter de la zlabia. Ceci étant, il faut dire que pour certains ménages, la maîtrise du budget durant ce mois, est une question d’attitude, et de bon sens, « je ne me mets aucune pression pour les dépenses du mois de Ramadhan. Je dépense selon mes revenus, et selon un programme », nous livre ce fonctionnaire. Il y a lieu de souligner que dans cette effervescence qui s’accentue chaque année, il est important de distinguer les effets des actions de régulation et de maîtrise du marché de consommation, des effets de la surconsommation. Ces derniers se mesurent au volume de gaspillage des denrées jetées aux poubelles chaque année. Du pain aux produits alimentaires divers, la surconsommation tire les citoyens à vivre au-dessus de leurs moyens, sous le faux prétexte, que le mois de Ramadhan impose ces dépenses, alors que par définition, ce mois de jeûne est dédié au partage et au recueillement. C’est dans ce sens, que se sont établis le travail des associations de protection des consommateurs et les acteurs de la société civile, pour sensibiliser les citoyens, sur l’importance de la rationalisation des dépenses et sur la valorisation des actions des pouvoirs publics en matière de régulation du marché. D’autant plus que nous ne sommes qu’au début du mois de Ramadhan. La situation peut rapidement évoluer dans le sens d’une aggravation sensible du budget, notamment avec l’approche des dépenses pour la fête de l’Aïd El Fitr.
Ali AMZAL



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