Pas de bousculade dans les marchés
Les gens ne se bousculaient pas ce week-end dans les marchés de fruits et légumes. L?affluence était normale, ne donnant pas l?impression que l?on est en plein mois sacré. Les ménagères déambulaient devant les étals comme un jour ordinaire. Le « tout approvisionnement » qui caractérise cet événement était à peine perceptible. « J?ai décidé de faire mes emplettes comme d?habitude », nous lance une dame, un « léger » sachet en plastique à la main. Le contenu se limite au strict minimum. Un kilogramme de chaque produit, « vraiment nécessaire », pour la circonstance : pomme de terre, tomate, oignon, poivron. Les prix ne se sont pas envolés, mais ils restent encore au-dessus de la norme pour les bourses. La pomme de terre 55 DA, le poivron 50 DA, la tomate 30 DA et la courgette affiche néanmoins un prix relativement clément 60 DA. Coïncidant avec la rentrée des classes, l?avènement du mois de Ramadhan, ou plutôt son aspect financier, est géré avec parcimonie. Fini les gros couffins remplis de toutes sortes de légumes, de viandes et autres ingrédients ramadhanesques comme les pruneaux et raisins secs. Les achats se font au compte-gouttes. « La rentrée scolaire a laminé mon budget. En plus de mon salaire de 20 000 DA, j?ai dû emprunter autant d?argent pour acheter les habits et les fournitures scolaires de mes quatre enfants. Pour cette année, la meïda (du Ramadhan) ne sera pas plus plus riche que l?année passée », nous confie un père de famille, ingénieur agronome chez l?Etat depuis 15 ans, rencontré dans un marché à Belouizdad. Son ami, cadre administratif dans une collectivité locale, n?est pas mieux loti. Muni d?une liste, « préparée par madame », il s?apprête à boucler ses achats chez le boucher. « Je me limite à quatre côtelettes pour la chorba. Je ne peux pas me permettre plus, d?autant que le kilogramme de viande ovine est proposé à 700 DA », dit-il, soulignant l?effort « herculéen » qu?il a consenti pour l?achat d?une livre de raisins secs (175 DA) et autant de pruneaux secs pour le même prix. Côté fruits, il faut dire que la mercuriale n?est pas explosive. Le raisin de bonne qualité se négocie à 60 DA et la pastèque à 20 DA le kilo, les deux fruits de saison étant les plus prisés en cette période. Reste que pour la majorité des familles, les fruits demeurent des produits de « seconde nécessité », classés bien après le bidon d?huile (530 DA) ou encore le kilogramme de sucre (70 DA).
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/09/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Zerrouk
Source : www.elwatan.com