Cette année, le Ramadhan en plein été pousse de nombreuses familles à avancer leur retour des vacances. Ce qui se répercute négativement sur le chiffre d'affaires des professionnels du secteur. Une perte sèche de revenus pour ces pays où le tourisme tourne d'ordinaire à plein régime tout l'été.A peine le mois de Ramadhan entamé, que les plages se sont vidées des estivants. Par crainte d'avaler de l'eau et de rompre leur jeûne, nombreux sont ceux qui ont interrompu leurs vacances. Seuls les enfants des colonies de vacances continuent à peupler les plages. La plage était déserte et "dormait" sous le soleil du mois de juillet. C'est l'image qu'offre la plage de Sidi Fredj, à l'ouest d'Alger, durant ce mois de Ramadhan . Trois jours se sont déjà écoulés depuis le début du Ramadhan et les gens continuent à bouder la mer durant la journée. Seules quelques familles résistent à la tradition qui veut qu'on ne doit pas se baigner tout en jeûnant. Vivant à Londres depuis 18 ans, Abderrahmane semble "jeter à l'eau" cette habitude. Il passe des heures à se baigner et à se détendre sous le parasol. Ayant l'habitude de passer le Ramadhan au bled en famille et de retrouver toutes les traditions de ce mois, cet émigré profite de son séjour pour passer quelques heures au bord de la mer. "Je viens pour passer la journée et tuer le temps, quoi ! Et profiter de la fraîcheur et de la brise marine ", dira-t-il. Quant aux soirées Ramadhan esques, il préfère, après avoir accompli la prière de tarawih, se retrouver avec ouled el houma pour partager de longues et interminables parties de dominos. Contrairement à Abderrahmane, son ami, Billel, affirme être ici spécialement pour ses enfants. "Si je viens à la plage durant le Ramadhan , c'est juste pour faire plaisir à mes enfants", précise-t-il. Les petits Ramzi et Kenzi, âgés respectivement de 6 et 3 ans, profitent pleinement de leur sortie. Ils courent, rigolent, s'amusent dans l'eau et jouent sur le sable. Même le papa semble apprécier ces moments passés au bord de la mer. "Ça me change du quotidien bruyant et me permet de me détendre un peu", ajoute-t-il. Le calme et la fraîcheur qu'offre cette plage n'ont fait que convaincre ce père à réitérer ce genre de sorties durant ce mois de Ramadhan . "C'est notre première sortie à la plage durant ce mois mais je reviendrai assez souvent. Ça plaît aux enfants et à moi-même d'ailleurs", dit-il. Face à la grande bleue, la tentation est grande. Même si les parents avancent l'argument d'accompagner uniquement leurs enfants pour se baigner, eux aussi ne tardent pas à faire de même. Mais de peur d'avaler de l'eau de mer, ils s'efforcent de se baigner sans plonger la tête. "On nage comme des chats", lançait Abderrahmane, très amusé par cette situation. Plus loin, sous un autre parasol, Zora est installée sur une chaise, admirant la mer. Elle surveille des yeux sa fille Karima qui s'amuse dans l'eau. Même si l'eau est froide, la petite Karima ne dissimule pas sa joie. "C'est super", lance-telle à sa maman, avant d'enchaîner : "Il y a très peu de monde." C'est mieux qu'avant le Ramadhan ", ajoute-t-elle, avec le sentiment d'avoir toute la plage pour elle. Venue du Luxembourg passer ses vacances avec sa famille en Algérie, Zora avoue vouloir profiter pleinement de son séjour. "Je n'ai pas visité l'Algérie depuis 26 ans. Maintenant que je suis là, je saisis l'occasion pour profiter au maximum de mes vacances. Le Ramadhan ne nous empêche pas de venir passer quelques heures au bord de la mer", dit-elle. Alors que les enfants se baignent, les adultes se détendent sous les parasols bercés par la mélodie de l'eau, la fraîcheur du vent et le calme qui règne sur les lieux. Il est midi, quelques personnes font leur apparition sur la vaste plage de Sidi- Fredj. Un barbu arrive sur les lieux avec sa petite fille, âgée d'à peine deux ans. Une fois débarrassé de son qamis en optant pour un long short et un débardeur, il prend sa fille dans ses bras et rentre dans l'eau. Il fait quelques pas dans l'eau en trempant graduellement son enfant. Quelques minutes plus tard, il décide de rebrousser chemin. L'eau est froide et il ne veut visiblement pas "choquer" son bébé. Il préfère rester sur la rive jouer avec elle. Sa virée à la plage ne dure pas longtemps. Une demi-heure plus tard, il plie bagage et rejoint sa voiture garée au parking, situé à près de 100 mètres de la rive. Mis à part quelques visiteurs "irréguliers", la vaste plage de Sidi-Fredj reste déserte. Seule une armada d'enfants envahit les lieux. Il s'agit d'une colonie de vacances d'enfants venus pour la plupart du sud du pays. Eux, au moins, n'ont pas le souci de rompre ou pas leur jeûne en avalant l'eau de mer.
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Posté Le : 02/07/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lila Soltani
Source : www.lemaghrebdz.com