Ramadhan au jour le jour : Gaspillage à tout va

Le ou les sachets de pain rassis posés à côté des bacs à ordures, tout le monde connaît.

Le fait, complètement banalisé, ne dérange plus personne. Certains poussent plus loin le bouchon en mélangeant pain et déchets dans le même bac.

Le phénomène s’est aggravé durant ce mois béni, où des galettes entières et des pains inentamés sont jetés, au même titre que les ordures.

Nous avons vu des mets, autrement plus onéreux et plus élaborés, comme la zlabia, les brioches, le fondant, rejoindre également la poubelle.

«Mon chien va se régaler», marmonnait un vieil homme, tout en trifouillant dans une benne à ordures, dans une cité périphérique. Éparpillant les ordures autour de lui, l’homme continuait de chercher les denrées alimentaires pour «son chien».

Et des scènes similaires ont lieu tous les jours.

Au gré de leurs humeurs ramadhanesques, des gens achèteront des victuailles, qu’ils ne consommeront pas le soir. Ils auront juste obéi aux injonctions tyranniques et capricieuses d’une imagination dévoyée par le jeûne.

Faisant fi de cette expérience de la veille, ils ramèneront, le lendemain, d’autres denrées, qu’ils s’empresseront aussi de jeter.

A côté, il se trouve sûrement quelqu’un, peut-être même un voisin, qui peine à confectionner un menu décent en ce mois sacré, et qui ne goûte qu’occasionnellement à ce genre de nourriture, que d’autres dédaignent en toute inconscience.

N’est-ce pas un problème crucial sur lequel devraient se pencher les prêcheurs ?

* Photo d'actualité : Famine et malnutrition au Pakistan, Bangladesh, Corne de l'Afrique...

Farida Hamadou