Algérie

Ramadhan à Oran Des familles mettent leurs bijoux "au clou"



En compensation de l'argent liquide, une moyenne quotidienne de 300 personnes cautionnent leur or. Cette tendance concerne également les familles aisées qui viennent déposer leurs bijoux en "lieu sûr" avant de partir en congé.Une semaine avant le début du Ramadhan, de longues files d'attente constituées d'hommes et de femmes se formaient chaque jour devant le siège de la Banque de développement local (BDL), sis à la rue Ozanam à Oran. "Nous vivons au rythme cyclique d'un afflux quotidien estimé à plusieurs centaines de personnes qui viennent gager leurs bijoux en contrepartie d'argent liquide", affirme un responsable de cette banque. Le "Mont-de-piété" d'Oran enregistre une affluence considérable des citoyens de tout âge et de conditions sociales diverses. "Les périodes ponctuelles comme les fêtes de l'Aïd, le Ramadhan, les vacances et la rentrée scolaire sont particulièrement propices aux emprunts contractés par les citoyens qui 'mettent au clou' leurs biens précieux", ajoute-t-on. En compensation de l'argent liquide, une moyenne quotidienne de 300 personnes cautionnent leur or.
Cette tendance concerne également les familles aisées qui viennent déposer leurs bijoux en "lieu sûr" avant de partir en congé. "Des couples préfèrent à présent gager leur or dans notre banque avant de partir en vacances à l'étranger", indique pour sa part un responsable de la BDL.
Ceci sans compter la hausse relative du prix du gramme d'or "local" façonné à 4500 DA le gramme, ce qui encourage les familles à déposer leurs bijoux. Cette situation a provoqué une véritable ruée des citoyens qui préfèrent gager l'or de la famille contre un bon prêt bancaire au lieu de les vendre. Cet enthousiasme s'explique également par la fourchette du montant du gage qui franchit le seuil de 10 millions à 20 millions de centimes, voire plus, au titre de prêt. "Nous nous attendons à voir défiler des centaines d'autres chefs de famille qui exploitent la hausse actuelle du prix de l'or", précise-t-on. La seule agence d'Oran est prise d'assaut dès les premières heures de la matinée par des dizaines de personnes.
Les bijoux sont pesés, et pour chaque gramme d'or on prête jusqu'à 1000 DA sur un échéancier d'une année avec un taux d'intérêt perfectible. Mercredi et jeudi, il y avait à l'extérieur de l'agence BDL une longue file, formée en majorité de femmes mais aussi d'hommes qui attendaient depuis plus de deux heures. "Les dépenses supplémentaires en ce mois de jeûne poussent les gens à gager leurs biens précieux", assure-t-on. Ce père de famille explique son choix pour la BDL. "En plus de bénéficier d'un bon emprunt, nous profitons aussi de l'anonymat sans recourir aux canaux traditionnels familiaux pour un hypothétique emprunt."
Dans un autre registre, concernant les familles qui désirent vendre leurs bijoux, celles-ci hésitent car il faudra les sacrifier à des prix bien en deçà de leur valeur réelle.
Le prix du gramme d'or cassé "local", qui a atteint 3400 DA il y a quelques semaines, fait le bonheur des bijoutiers. L'or cassé italien dit "Graziella" qui vaut 4200 DA est également prisé par les bijoutiers. Ces derniers le façonnent et le revendent ensuite au prix de 5300 et 5600 DA le gramme.
K R I
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