Le marché Harcha- Hacène du centre-ville de Guelma, fréquenté particulièrement par les citadins, prend de l’ampleur en ce mois sacré, il empiète sur la rue Slimani- Amar pour devenir le «souk de Ramdhane ».
Des hommes, des femmes et même des enfants vendent pendant tout le mois les feuilles de pâte pour bourek (louriket), la galette et autres produits alimentaires faits maison.
Ce marché propose également les viandes, les fruits et légumes, et particulièrement les épices et piments et les herbes aromatiques.
Les jeûneurs rôdent quotidiennement autour des ftaïria, marchands de gâteaux traditionnels, ils sont attirés par la senteur agréable de la zlabia, des généreuses pâtisseries gorgées de miel ; un climat très particulier qui plonge les Guelmis dans l’ambiance d’autrefois.
Le marché atteint son paroxysme en début d’après-midi, pour s’achever après la prière d’el-asr.
Le Ramadhan, bien plus que le mois de la commémoration et de la piété, est également celui de l’identité culturelle. Le moment-clé de la journée est sans doute la rupture du jeûne. Les jeûneurs le guettent impatiemment. Il est annoncé à Guelma par la fameuse sirène qui permet aux habitants les plus éloignés de rompre le jeûne.
Après cela, la famille se retrouve autour de la même table. La ferveur culinaire succède à la nonchalance de la journée. Le repas de Ramadhan est constitué d’une palette de saveurs et de succulences, de lait et des dattes (pour perpétuer la tradition prophétique), du pain maison kesra, la soupe d’orge ejari qui reste un plat symbole dans toute la région de Guelma durant ce mois sacré, ainsi que les briks et la sauce sucrée ( marka h’loua).
Le café arrosé de z’har (eau de fleurs) est servi à la fin du f’tour avec la zlabia, le kelb ellouzet le mhelbi.
Une forte affluence des fidèles vers les mosquées est enregistrée durant tout le mois, qui accomplissent dans la ferveur leurs prières des taraouih.
D'autres préfèrent hanter les cafés où ils sont de plus en plus nombreux à s’adonner aux jeux de cartes et aux dominos.
Les programmes télévisés sont le lot d’une grande majorité des femmes à Guelma. Elles passent leur soirées à zapper à la recherche de sketchs, de séries religieuses et autres programmes ayant trait au Ramadhan.
Toutefois, certaines familles préfèrent sortir la nuit, elles profitent de la quiétude particulière qui règne durant ce mois sacré. C’est la collation qui se prend avant l’aube, il s’agit d’une pratique permettant aux fidèles de suivre la sunna du prophète.
Les Guelmis préfèrent le couscous sucré aux raisins secs, el mesfouf, accompagné généralement de petit-lait ou de lait caillé, histoire de donner du tonus aux jeûneurs.
Finalement, chaque année, la population de Guelma veille à revivifier les traditions d’antan durant ce mois sacré, qualifié par les fidèles de mois de la ferveur et de la solidarité.
* Photo : Les sources thermales de Guelma
Noureddine Guergour
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Posté Le : 02/08/2011
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Noureddine Guergour
Source : LeSoirdAlgerie du mardi 2 août 2011