Que reste-t-il du mois sacré du Ramadhan à Guelma' Le changement des traditions est perceptible chez les anciennes familles de cette ville, réputée jadis pour être un exemple parfait d'une tradition reflétant différentes cultures. Même si, aujourd'hui, le Ramadhan n'est pas un mois comme les autres, du fait qu'il change le rythme de vie des Guelmis, les familles autochtones estiment que les coutumes et traditions d'antan ont tendance à s'estomper.Ce mois sacré était surtout caractérisé par un élan de solidarité exceptionnel, les conflits de famille et de voisinage sont enterrés. Des repas sont offerts discrètement par les voisins bienfaiteurs aux plus nécessiteux, qui aspirent bien entendu, au respect de leur dignité. Le Ramadhan n'est plus le même, El Hadja Messaouda, une octogénaire ancienne résidante de Bab Essougue, l'un des plus anciens quartier, de Guelma et qui a vécu les ambiances ramadhanesques d'antan, l'affirme. Elle se remémore le bon vieux temps avec nostalgie. «La rupture du jeûne est annoncée par la fameuse sirène de Djamaâ Lablassa, elle fait partie de l'histoire de notre ville, son bruit strident permet aux habitants les plus éloignés de rompre le jeûne. La nonchalance de toute une journée est récompensée par une ferveur culinaire exceptionnelle. On retrouve sur la maïda, une table basse traditionnelle en bois, une palette de saveurs et de succulences», témoigne cette vielle dame qui n'a pu retenir ses larmes. Toutefois, des anciennes familles guelmies tentent à chaque fois de revivifier les traditions ancestrales du mois de Ramadhan.Des spécialités culinaires sont encore en vogue, le pain maison kesra, la soupe d'orge eljari, un plat symbole dans toute la région de Guelma durant ce mois sacré, les boureks et la sauce sucrée (marka h'loua). A l'approche de la rupture du jeûne, les Guelmis sont attirés par la senteur agréable de la zlabia, ces généreuses pâtisseries gorgées de miel.Le café arrosé de maz'har (eau de fleurs), tant guetté par les jeûneuses et les jeûneurs, inconditionnels de cette saveur raffinée, est servi à la fin du f'tour. Au s'hour, place au fameux plat traditionnel : couscous sucré aux raisins secs, el mesfouf, accompagné généralement de petit lait ou de lait caillé. Des traditions qui plongent les citadins de Guelma dans l'ambiance d'autrefois.Aujourd'hui, les traditions culinaires connaissent de grandes mutations, et de nouvelles habitudes alimentaires et ont donc gagné une grande partie des familles guelmies.A l'instar des autres villes, Guelma subit l'influence de la diversité culinaire et c'est chez ces anciennes familles qu'il serait possible de retrouver quelques traces des traditions ancestrales durant ce mois sacré.
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Posté Le : 11/06/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Noureddine Guergour
Source : www.lesoirdalgerie.com