Algérie

"Ralliez-vous à mon panache blanc!"




Qui sera au second tour en 2017'A ceux qui renâclent au sein de la gauche, il lance un avertissement solennel, les sommant de «prendre leur responsabilité» et de ne pas jouer la désunion.Clôturant une année marquée par le traumatisme des sanglants attentats de janvier et de novembre, François Hollande s'est habillé en chef de guerre pour, à la fois, rassurer la population et conforter l'image d'un timonier qui tient bon la barre face aux défis sécuritaires et à la menace des prétendus jihadistes. Le message de voeux qu'il a adressé à la nation était limpide, «la France n'en a pas terminé avec le terrorisme» et lui demeure aux commandes pour faire en sorte que toutes ses chances soient sauvegardées en prévision de l'élection présidentielle de 2017.L'habit lui a été largement profitable, aussi bien lors de la grande messe de janvier qui a vu des dizaines de chefs d'Etat battre à ses côtés le pavé parisien qu'au lendemain des attentats de novembre où il a pris des accents gaulliens pour s'en aller en guerre contre le terrorisme, jusqu'en Syrie. Cette fois, l'objectif a été plus modeste. Hollande s'est contenté d'un court passage aux Champs Elysées pour y saluer les forces de police mobilisées pour la circonstance.Un message jugé d'autant plus nécessaire que beaucoup de voix se sont élevées, et continuent à le faire, pour dénoncer les nombreuses bavures qui accompagnent les perquisitions et autres chasses au faciès comme aux plus beaux jours de la mandature de Valéry Giscard d'Estaing.Les 11.000 policiers et gendarmes mobilisés pour la capitale et sa banlieue ont eu droit à un satisfecit qui sanctionne les propos du message de voeux sur l' «année de souffrance» et de «résistance» qui s'est écoulée et dont il tire les enseignements pour «protéger» les Français et leur éviter, à l'avenir, d'autres évènements «terribles». Fort de ces nouveaux atouts, il interpelle le Parlement qui doit «prendre ses responsabilités» en votant la réforme de la Constitution visant la déchéance de nationalité pour tous les binationaux condamnés pour terrorisme, et pour donner «un fondement incontestable» à l'état d'urgence prorogé pour trois mois, à renouveler. Quant à ceux qui renâclent au sein de la gauche, il lance un avertissement solennel, les sommant de «prendre leur responsabilité» et de ne pas jouer la désunion.En somme, le slogan nouveau est arrivé: «Ralliez-vous à mon panache blanc!» martèle François Hollande qui affiche volontiers sa détermination à aller jusqu'au bout de la logique sécuritaire, prenant à son compte des revendications de l'extrême droite auxquelles la droite s'était promptement ralliée, parce que l'opinion publique y est massivement favorable.Evidemment, cette constance est motivée par le fait que la remontée spectaculaire de sa cote de popularité résulte de cette démarche qui veut qu'à situation exceptionnelle, il oppose des mesures exceptionnelles, quitte à chagriner nombre de ses anciens «compagnons de route», au sein de la gauche.Ultime et décisif atout sorti de sa manche, dans une conjoncture économique qui ne lui est en rien favorable et sur laquelle il sait devoir subir un procès sans appel, la posture d'homme d'Etat providentiel dont le souci majeur est celui de la sécurité des personnes et des biens permet de rétablir une situation passablement compromise, à un an du rendez-vous de 2017. Son bilan sur la résorption du chômage constitue son talon d'Achille sur lequel la droite et l'extrême droite ont la ferme intention de redoubler de frappes.Et c'est l'argument qui a chaque fois permis à l'une et l'autre de progresser dans les scrutins, au point que la majorité des sondages donne, depuis le lendemain des élections régionales, une Marine Le Pen au second tour des élections en 2017, fort probablement contre le candidat de la droite! Car le revers de la médaille existe bel et bien pour le cas où l'enthousiasme actuel de l'opinion pour un Hollande chef de guerre s'effiloche d'ici là, le laissant dans un dramatique tête-à-tête avec cette gauche qui s'estime, depuis des mois et des mois, de plus en plus trahie.




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