Ralentissement de l'activité industrielle Coupures de courant, pannes d'équipement et manque de la pièce détachée

L'activité industrielle en Algérie a, dans l'ensemble, connu un ralentissement au 3ème trimestre 2007 comparativement au trimestre précédent aussi bien dans le secteur public que celui privé. Une tendance favorisée notamment par un niveau d'approvisionnement en matières premières en deçà de la demande, par des problèmes d'alimentation en énergie électrique et par des pannes d'équipement, en raison de la vétusté des matériels et des problèmes de maintenance et de manque de la pièce détachée. C'est ce que dégage une enquête d'opinion réalisée auprès des chefs d'entreprises industrielles par l'Office national des statistiques (ONS), portant sur le type et le rythme de l'activité industrielle et non pas sur les productions. L'enquête révèle que le niveau d'approvisionnement en matières premières reste inférieur aux besoins exprimés, selon l'opinion de près de 27% des industriels publics et 14% de ceux privés. Cependant, près de 20% également du potentiel de production du secteur public et plus de 6% de celui du privé ont enregistré des ruptures de stocks, causant des arrêts de travail de plus de 10 jours à la majorité des entreprises concernées, selon les calculs de l'ONS. La consommation d'énergie a baissé par rapport au trimestre précédent, selon les chefs d'entreprises des deux secteurs. Cette baisse n'est pas uniquement due à une volonté de faire des économies sur la facture d'énergie. Car, environ 39% du potentiel de production du secteur public et 47% de celui du privé ont enregistré des pannes d'électricité, provoquant des arrêts de travail inférieurs à 6 jours pour presque la totalité des entreprises enquêtées. Quant à l'approvisionnement en eau, il a été suffisant durant ce trimestre selon l'opinion des chefs d'entreprises des deux secteurs. Pour l'équipement, l'ONS précise que plus de 51% de la production du secteur public et 38% de celle du privé ont connu des pannes d'équipement, en raison de la vétusté des matériels et des problèmes de maintenance et de manque de la pièce détachée. Ces pannes, signale la même source, ont occasionné des arrêts de travail de plus de 6 jours pour près de 79% des entreprises publiques concernées dont près de 20% à plus de 30 jours. Toutefois, plus de 38% des chefs d'entreprises du privé déclarent avoir eu des pannes dont certaines à plus de 30 jours. Par ailleurs, les prix de vente des produits ont encore augmenté selon les représentants de deux secteurs, mais la hausse est plus prononcée selon le privé. Plus de 82% des chefs d'entreprises du secteur public et près de 90% de ceux du privé ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues. En outre, 81% des entreprises du secteur public et 66% du privé déclarent avoir des stocks de produits fabriqués et la plupart des chefs d'entreprises des deux secteurs jugent que la situation des stocks n'est pas «normale». Quant aux effectifs, ils continuent de chuter selon les représentants des deux secteurs à cause des départs en retraite (non remplacés) pour le secteur public et aux compressions du personnel selon ceux du privé. Environ 61% des chefs d'entreprises du secteur public et seulement 15% de ceux du privé déclarent, d'autre part, trouver des difficultés à recruter surtout les cadres et les agents de maîtrise. Quelque 12% des patrons publics et près de 20% du privé jugent que le niveau de qualification du personnel est insuffisant. Seuls 5% des industriels du secteur public et 29% de ceux du privé jugent qu'en embauchant du personnel, les entreprises vont produire davantage. Côté prévisions, les chefs d'entreprises prédisaient que la production et la demande connaîtront une hausse pour le secteur public. En revanche, elles connaîtront respectivement une baisse et une stabilité selon ceux du privé. Par ailleurs, les effectifs vont encore baisser et les prix vont augmenter, selon les industriels des deux secteurs, à en croire les résultats de la même enquête.