Algérie

Raisons d'une défection


Raisons d'une défection
Sans surprise, les résultats provisoires placent déjà sur le podium les mêmes partis (FLN et RND) et indépendants. Pour ces derniers, l'explication est à chercher dans le travail de proximité sur un espace limité et dominé par les grandes familles, les archs ou les tribus. Il s'agit beaucoup plus d'une affaire familiale où le pouvoir et ses instruments doivent revenir à un enfant de chez eux. Quant au FLN, il a dû jouir du coup de pouce donné par le Président en mai dernier à Sétif, lors des législatives, et de la confusion qu'il entretient à merveille par la descendance qu'il revendique avec la guerre de Libération nationale. Sans oublier d'ajouter qu'il a été le seul parti à refuser de revoir à la baisse le taux minimum des 7% parce qu'il sait que les voix perdues iront dans son escarcelle. Le parti d'Ahmed Ouyahia s'en tire aussi grâce justement à son mentor qui a couru les meetings avec un costume peu rafraîchi de Premier ministre.
Reste le parti de l'Alliance verte qui vient d'avoir une preuve supplémentaire sur sa perte de terrain depuis qu'il a osé se démarquer de l'Alliance présidentielle et prendre le chemin de l'opposition. Un défi qui se pardonne difficilement et qui est assimilé par le pouvoir en place à une outrance, voire à une insulte.
Encore une fois, et nous ne cesserons pas de le dire, le grand vainqueur de cette élection reste sans conteste les abstentionnistes qui ont tenu sur leurs positions malgré les nombreux appels à la participation. À ces derniers s'ajoute le nombre qui se chiffre à plus d'un million d'électeurs qui se sont déplacés à leur bureau de vote pour y glisser ce bulletin qui constitue une réponse significative même s'il n'est pas pris en considération.
Justement, c'est cette absence de prise en compte des doléances de cette frange importante d'électeurs potentiels, près de 60%, qui défigure la crédibilité de cet important événement citoyen. Peu ont essayé de décrypter leurs attentes et leur échec n'a été que plus cuisant. Ils avaient eu pourtant un avant-goût lors des législatives.
Ce n'est ni le soleil de juin dernier ni les routes des plages qui ont détourné les électeurs pour les législatives, ce n'est pas la faute à la météo de ce jeudi qui aurait confiné chez eux les Algériens pour ces locales. La raison : beaucoup n'y croient pas et les expériences passées en sont leur bréviaire. La preuve, c'est quand l'Algérie était en réel danger de dislocation dans les années noires, plus précisément un certain 16 novembre 1995, ni le froid ni le terrorisme n'ont réussi à empêcher les électeurs de sortir en masse. C'est toute la différence entre la conviction d'un acte volontaire et l'indifférence à l'indigence. Et c'est la raison d'une défection que peu oseront assumer.
O A
abrousliberte@gmail.com
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