Algérie

Raids de l'Otan sur Tripoli: Kadhafi dénonce un «complot colonial»



L'Otan a mené hier des frappes aériennes contre des cibles militaires à Tripoli tandis que le colonel Mouammar Kadhafi a dénoncé, dans un message audio "un complot colonial" visant son pays en proie depuis plus de cinq mois au chaos. "A Tripoli, nous avons touché deux centres de contrôle et de commandement, deux lanceurs de missiles sol-air et une arme anti-aérienne", a indiqué un responsable de l'Otan, depuis le poste de commandement de l'opération à Naples. Hier à 00H50, deux explosions ont secoué le quartier de la résidence du colonel Kadhafi, au coeur de Tripoli, suivies d'explosions dans l'est et le sud-est de la capitale, selon un journaliste de l'Afp. Le leader libyen a affirmé, dans un message audio diffusé dans la nuit sur la télévision d'Etat, que les troubles qui touchent son pays depuis la mi-février étaient un "complot colonial".

Il a aussi rejeté les accusations d'éliminations d'opposants et de meurtres de milliers de manifestants, lancées par des groupes de défense des droits de l'Homme. "Seulement huit personnes sont mortes et une enquête est en cours pour déterminer qui les a tuées. (...) Montrez-nous où sont enterrées les milliers de personnes qui auraient été tuées ?", a demandé M. Kadhafi. Il a, par ailleurs, exprimé sa solidarité avec l'ex-président égyptien Hosni Moubarak qui a abandonné le pouvoir en février, sous la pression de la rue, affirmant que c'était un homme "pauvre, modeste" et qui "aime" son peuple. L'Allemagne a annoncé dimanche, qu'elle avait accordé une aide civile et humanitaire d'un montant de 100 millions d'euros à l'opposition libyenne, regroupée dans le Conseil national de transition (CNT). "En raison de la guerre que mène le colonel Mouammar Kadhafi contre son propre peuple, la situation en Libye est extrêmement difficile", a expliqué le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle, dans un communiqué. "Les moyens manquent pour édifier les structures nécessaires et soulager les déficits, allant des équipements médicaux à la nourriture. Résultat, les gens souffrent de plus en plus, en particulier dans l'est de la Libye", a ajouté le ministre. La Libye est déchirée par des combats entre pro et anti-Kadhafi, après un soulèvement contre le dirigeant, au pouvoir depuis plus de quarante ans.

Les rebelles, qui se battent depuis plus de cinq mois pour déloger le colonel Kadhafi, avaient indiqué vendredi, avoir perdu 16 combattants dans l'est de Tripoli et avoir infiltré la capitale et attaqué un poste de commandement loyaliste. Jeudi, "il y a eu une attaque contre un centre d'opérations tenu par de hauts responsables loyalistes, notamment Seif al-Islam Kadhafi", avait indiqué Ali al-Issaoui, le vice-président du Conseil national de transition (CNT), après une rencontre avec le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, à Rome. Selon M. Frattini, "l'attaque à la roquette contre un centre d'opérations", probablement dans un hôtel de Tripoli, visait " des hauts responsables (...), notamment Seif, le fils de Kadhafi, et le chef des services secrets Abdallah al-Senoussi". Des responsables libyens ont démenti cette information.

 Par ailleurs, les rebelles ont indiqué vendredi, que 16 de leurs combattants ont été tués en 2 jours, dans des combats à Zliten, située à 40 km de Misrata, tenue par les rebelles, et 200 km de la capitale et que les insurgés tentent depuis des semaines, de prendre. Ils assurent par ailleurs, avoir chassé de Brega, un port à 800 km à l'est de Tripoli, la majeure partie des forces pro-Kadhafi et qu'ils sont sur le point d'avancer vers la capitale en partant de Misrata et de leurs autres enclaves occidentales dans le Djebel Nafoussa, au sud-ouest de Tripoli. La campagne de Nafoussa se concentre sur Al-Assabaa, verrou stratégique avant la ville de garnison de Gharyan, sur la route de Tripoli. Samedi à Brega, les frappes de l'Otan ont détruit un entrepôt militaire, un lance-roquettes, un centre de contrôle et de commandement et un véhicule blindé, a indiqué dimanche l'Otan.




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