Rahbat Essouf se métamorphose

Comme par enchantement, la vieille place de Rahbet Essouf, s'estradicalement transformée ces dernières quarante-huit heures. Les ancienneséchoppes situées à l'intérieur du marché qui périclite d'ailleurs, et quifaisaient son charme et attiraient beaucoup de monde, des femmes surtout qui ytrouvaient tout ce qui concerne les trousseaux des mariées, la merceriespéciale aux robes traditionnelles constantinoises, etc... ont été éclipséespar de nouveaux commerces «spécial Ramadan».Outre les échoppes extérieures qui ont été remplacées par ce commerceoccasionnel, des étals ont été montés quelquefois au beau milieu de la rue.Ainsi depuis deux jours, c'est-à-dire depuis le début du mois de Ramadan,toutes les sucreries traditionnelles sont confectionnées sur place.Plusieurs étals qui servaient à la vente de pizza ont été remplacés pardes corbeilles de pain confectionné à tous les goûts et vendu de 15 à 20dinars. Des « cuisiniers » ont monté d'énormes poêles alimentées par bouteillesde gaz butane et ont garni la table de viande hachée, de fromage, de miettes dethon, d'herbes, d'oeufs, pour confectionner sous le regard attentif du client,des boureks réputés « succulents » par les gens rencontrés sur place, à raisonde 50 voire même 70 dinars l'unité. A partir de midi, toutes ces « boutiques »sont entourées par une multitude de clients qui attendent leur tour, pouracheter un kilo de zalabia proposé 120 dinars la « normale » et 140 ou 160dinars, la « spéciale » c'est-à-dire 20 à 40 dinars plus chère que l'annéedernière.Mais ce marché ne se limite pas uniquement à cela. Plusieurs tables sontérigées côte à côte, pour vendre des gâteaux confectionnés dans les nombreusespâtisseries situées à un jet de pierre de la place. Des mille-feuilles sontvendus dix dinars la pièce, ce qui laisse certains sceptiques quant à laqualité de ce gâteau qui coûte de 15 à 20 dinars pièce en ville. Quelquescommerçants ont résisté à la tentation du gain facile. Ainsi, on trouveégalement des fruits, des légumes et une ou deux épiceries.Point de jonction des divers quartiers tels ceux d'El-Djezarinespécialisé dans la boucherie, rue des Cigognes, qui offre une incroyablevariété de vendeurs informels de lingerie féminine, de la rue commerçante du 19juin, tout le monde converge vers la place de Rahbet Essouf pour les dernièresemplettes de sucrerie et de fruits, avant de rentrer chez soi par les ruellesdu vieux quartier de Sidi Djeliss qui grouille de boutiques de sucreries engros, qui bien que ravitaillant nos vendeurs de la place, n'hésitent pas àfaire du détail, si l'on désire s'approvisionner chez eux.