Rage de vivre ou culture du suicide '

Quelle est donc cette malédiction qui frappe dans les quatre coins du monde et de qui ou de quoi porte-t-elle le nom ' On a beau tenter de forcer l'optimisme pour se convaincre que demain sera meilleur, les énormes turbulences et déconvenues se multiplient pour assurer que le monde ne tourne pas rond et que les hommes s'engagent de plus en plus dans la perte de la cadence ordonnée de leurs pas. Les signes d'une remarquable décadence crèvent les yeux pour que l'on continue dans l'erreur à prétendre que les dérèglements subis aujourd'hui sont passagers et qu'au bout les horizons annonceraient une assurance et une sérénité qui ne se sont qu'égarées.Les lots de drames ne cessent de s'alourdir et face aux catastrophes qui se multiplient, on s'efforce à faire bonne figure en accusant la vitesse devenue effrénée de la communication d'être à l'origine de tous les maux. D'évidence, une forme de débilité destructrice façonne un nouveau visage au terrien. Ce visage-là, on l'a vu quand les ancestraux grands empires avaient entamé leurs fatidiques déconfitures. Les mêmes indices sont de retour pour annoncer que la civilisation dominante est à bout de souffle. La grande histoire du bouleversement de l'économie mondiale est d'abord objet des esprits et la mère des pandémies est dans les cerveaux. Tous les restes ne sont que des effets d'une orgie qui prend fin. La procréation humaine a perdu son sens naturel pour que les identités de l'homme et de la femme soient confondues et les états civils ne savent plus différencier entre le nord et le sud. Il y a comme une volonté délibérée à adopter une culture du suicide puisque en tous lieux une curieuse folie est alimentée. On ignore si elle est nourrie par la rage de vivre ou si c'est une drôle de figure d'euthanasie. Les élans humains sont si confus.
Mais l'existence reste à consommer. Il serait démoniaque de condamner celles des générations montantes. Elles ont le privilège de n'avoir cure de s'embarrasser avec les leçons que la grande histoire du monde a enseignées. L'avenir dira si elles ont raison ou tort.