Algérie

Radioscopie d'un secteur en pleine mutation



Radioscopie d'un secteur en pleine mutation
La ministre de la Culture, Nadia Labidi, a été, hier, l'invité du forum de la Radio nationale. Durant deux heures, la ministre a évoqué les réalisations de son secteur en toute objectivité. Avant de se prêter aux questions, la ministre a souligné qu'elle est une personne du secteur de la culture étant donné qu'elle est cinéaste et professeur à l'université de la communication. Fière de faire partie du staff gouvernemental, il n'en demeure pas moins, dira-t-elle, qu'elle éprouve « de la nostalgie pour ses étudiants, la caméra, les scénarios et ses films documentaires ». En premier lieu, elle parlera de l'embellie financière dont a bénéficié le secteur de la culture. « Malgré les résultats, dira-t-elle, la culture peine à trouver la place qui lui sied. » Selon elle, « les raisons sont aussi multiples que simples ». L'Algérie connaît un bond qualitatif en animation culturelle et en infrastructures publiques. Mme Labidi évoque, dans ce sens, la réalisation des routes, l'amélioration des moyens de transport, d'éclairage et la disponibilité de l'eau. « Tout cela permet aux familles de vivre aisément et penser à sortir pour assister aux activités culturelles », dira la ministre tout en rappelant la politique du président de la République basée sur la réconciliation nationale. « Celle-ci a permis aux citoyens de mener une vie paisible et sereine », a-t-elle soutenu. Pour Mme Labidi, durant la saison estivale, les réunions organisées avec les différents corps d'artistes ont été plus qu'enrichissantes. « L'évaluation du travail de chaque corps a été positive et critique en même temps », a-t-elle indiqué, en rappelant qu'avant de mettre en valeur leurs œuvres, les artistes se sont engagés pour de nobles causes, comme Ghaza. « D'ailleurs, tous les festivals ont été dédiés pour le combat des Ghazaouis, les résistants », a souligné la ministre. Faisant le lien entre le secteur de la Culture et celui de l'Education, Mme Labidi a souligné que « la culture joue son rôle dans l'éducation ». Pour cela, elle a émis le souhait que la danse, la musique et le dessin soient insérés comme matières à part entière du cycle primaire jusqu'au collège. Son autre souhait « est de voir le théâtre occuper d'autres espaces, notamment à l'université ». « Il faut exploiter tous les espaces des institutions qui ferment leurs portes à 17 h pour que les jeunes assoiffés de culture fassent de la musique et du théâtre », a-t-elle martelé. A propos de la situation des artistes, Mme Labidi s'est félicitée de la décision prise concernant la protection des ces hommes et femmes qui vont bénéficier d'une retraite comme les autres corps de métier. Concernant le patrimoine matériel et immatériel, la ministre fera savoir que la gestion doit être décentralisée par la création d'annexes de l'Agence nationale des secteurs sauvegardés. S'agissant du projet de loi sur le livre, la ministre a annoncé que le document sera discuté et enrichi à l'APN. En outre, cette loi, poursuit la ministre, « va organiser cette profession de la conception jusqu'à la vente ». Les librairies et les distributeurs, soulignera la ministre, doivent être soutenus. « Cette activité peut être confiée aux jeunes dans le cadre de l'emploi des jeunes pour distribuer les livres dans les zones les plus reculées ». « Mais dans ce beau tableau, il manque le Grand prix du roman qu'il faut instituer le plus tôt possible », a insisté Mme Labidi. La ministre a également évoqué l'accompagnement des créateurs en multipliant l'ouverture des écoles et des instituts après les heures de travail. Elle citera les artistes peintres qui doivent trouver des galeries ou des espaces pour leur création. A propos du logo de « Constantine, capitale de la culture arabe » qui a fait des mécontents, la ministre a fait savoir que le choix de la lettre « K » a été mûrement réfléchi par une commission. « Cette lettre fait référence à Kantara où se déroulent quelques activités de cette manifestation, Constantine, Casbah, pôle (kotb), kalb (c'ur), etc », dira-t-elle. A propos du festival du cinéma d'Oran, la ministre a indiqué que la date de sa tenue a été simplement décalée. « Nous souhaitons booster la production cinématographique et revoir ses mécanismes d'organisation », a souligné la ministre. Cette dernière a même pensé à un festival cinématographique féminin « afin de mettre sous les feux de la rampe le travail des femmes cinéastes », a-t-elle conclu.




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