Algérie

Radioscopie



Radioscopie
Le rapport de la Mission d'observation européenne relatif aux dernières élections législatives qui vient d'être rendu public n'a pas relevé des irrégularités, au sens classique, à même de jeter le doute ou l'opprobre sur cette échéance. Les autorités en tirent un satisfecit probant qui améliore une crédibilité mal en point même si les instruments existants ou mis en place pour le déroulement, l'organisation et la prise en charge de ce rendez-vous restent obsolètes, d'un autre temps.
C'est tout l'intérêt de ce rapport qui met à nu l'ensemble des dispositions en cours mais dépassées. Véritable radioscopie, le texte énumère les insuffisances des domaines où les observateurs avaient eu à intervenir, au cours de leur mission. En premier lieu, l'état de délabrement du fichier électoral qui n'est visité qu'à l'approche d'échéances électorales. C'est dire qu'il n'y a pas un suivi méthodique et régulier pour sa mise à niveau et son actualisation. Certaines indiscrétions avancent que le refus opposé par l'administration aux observateurs qui ont émis le souhait d'avoir accès au fichier ne relève pas d'une quelconque souveraineté nationale ou le souci de protéger les données mais plus par l'état délabré d'un fichier qu'on n'ose pas montrer.
D'autres remarques relevées portent sur le manque de garantie de transparence aussi bien au niveau local (bureau de vote) qu'au niveau de la wilaya. En matière d'inégalité, le rapport relève, par ailleurs, le traitement différent entre les wilayas pour les listes indépendantes, en quête de signatures. Pour Alger, par exemple, il faut 14 800 signatures. Véritable parcours du combattant qui décourage plus d'un.
Les observateurs ont relevé que les comptes de campagne des candidats ne sont pas rendus publics alors que la pratique démocratique en fait un élément essentiel comme l'affichage des résultats pour chaque bureau de vote, à l'endroit même du lieu du scrutin, et ce, le jour du vote.
Enfin, la Mission a relevé les contraintes faites à la presse coincée par l'absence d'une autorité de régulation indépendante. Une lacune qui arrange pour le moment les autorités et certains éditeurs. La loi incomplète sur l'information, puisqu'elle est encore amputée des volets audiovisuel et sondage, n'encourage pas la pluralité et la liberté de la communication.
Le ministre de l'Intérieur, à qui ce rapport a été remis, a promis que les observations de la Mission seront prises en considération pour les élections de 2014. Dieu, que cette échéance est loin !
A.O.
abrousliberte@gmail.com


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