Algérie

Rachid Grim. Politologue



Rachid Grim. Politologue
-Que pensez-vous du dernier communiqué de Abdelaziz Bouteflika appelant à «l'organisation d'élections dans le respect de la loi et des principes de neutralité, de régularité, de transparence et de crédibilité» 'Appeler à des élections crédibles et transparentes, ce ne sont que des mots déjà utilisés. Le pouvoir répète son propre discours. C'est le même qu'avant les élections de 2004 et de 2009. Même si ce ne sont pas les déclarations du chef de l'Etat ou même si le système a déjà choisi le candidat du consensus, il n'y aura de toute manière ni crédibilité ni transparence. En plus de cela, dans ce communiqué, le chef de l'Etat ne s'engage pas à réaliser ces objectifs. Il ne s'engage en rien du tout.-Estimez-vous que c'est un message à plusieurs franges de la société et pas seulement aux instances 'Oui, ce communiqué s'adresse, entre autres, aux partis et aux personnalités qui demandent l'installation d'une commission indépendante pour l'organisation de l'élection présidentielle. Le texte traduit que seuls les ministères de la Justice et de l'Intérieur sont habilités à chapeauter les élections. Donc c'est une manière de leur dire «votre demande est refusée», ceci d'une part. D'autre part, le message s'adresse aussi à la population, dans une volonté de la rassurer sur le déroulement de l'élection. Mais les Algériens, concrètement, ne prennent pas en compte cette nouvelle sortie du chef de l'Etat. Aussi, ce communiqué se veut une réponse aux analystes pour leur dire qu'il n'y pas de problème, alors que ces derniers savent très bien que ce n'est pas le cas au sommet du pouvoir. Bouteflika veut dire aux Algériens qu'il faut se méfier des analyses, mais le peuple pense autrement.-En parlant d'élection seulement et de la presse, liez-vous ce communiqué au contexte de la crise éclatée depuis l'entretien de Amar Saadani, responsable officiel du FLN 'Oui, tout est lié. Mais la population n'est pas audible au discours de Bouteflika. Nous remarquons que depuis plus d'un an, le Premier ministre Abdelmalek Sellal sillonne le pays pour faire la promotion de 15 ans de bouteflikisme, en vantant ses réalisations. C'est un argument pour lui. Donc ceux qui iront voter le 17 avril voteront pour le candidat connu et promu par les médias lourds publics. Mais la majorité des Algériens en âge de voter ne trouvent aucun intérêt dans cette élection. Pour eux, c'est un non-événement. Le premier parti, dans le pays, est celui des abstentionnistes. Même cette fois-ci, les vieux ne voteront pas.




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