La 28e rencontre du café littéraire de Béjaïa a eu pour hôte l'écrivain Rachid Boudjedra. Celui qui a eu l'insigne honneur d'animer la première conférence-débat en 2008 revient dans un contexte où il est sujet à discussion, plus particulièrement dans la région. D'autant plus qu'il a cadré lui-même la thématique : l'écriture inspirée de l'histoire du pays.
L'écrivain qui vient de consacrer avec Les figuiers de barbarie son 21e roman, d'influence autobiographique, s'est, d'emblée, employé à donner du sens au texte s'inspirant du fait d'histoire. A l'assistance accrochée au principe du traitement des événements historiques dans l'absolue vérité, Boudjedra se dévoile dans un traitement romancé (en sa qualité d'écrivain). Dès lors, il se départit de cette responsabilité rigide que les historiens doivent assumer dans ce qu'ils écrivent. Son statut d'écrivain, autrement dit, lui permet une certaine élasticité par rapport aux référents historiques, n'en gardant que la toile de fond en quelque sorte. Pour le romancier, l'écrivain n'est pas un scientifique tenu d'apporter la preuve de ce qu'il dit.Les derniers sujets, ayant été objet à controverse, n'ont pas manqué d'être soulevés par la salle. Il s'agit d'un coté de « l'animosité » entachant les rapports entre Krim Belkacem et Abane Ramdane, qu'il justifie, entre autres, par cette question « des gens de l'intérieur et des gens de l'extérieur ». Toutefois, cela n'enlève en rien à leur « héroïsme ». Il revient toujours dans le même registre sur la polémique avec Saïd Sadi, après le commentaire sur l'ouvrage que le leader du RCD a consacré au colonel Amirouche. Boudjedra s'expliquera par une différence d'approche. Pour lui, Sadi est un homme politique qui, donc, apposera un regard « politique » sur les faits narrés. Dans le cas de l'écrivain, ce dernier va « plutôt romancer et chercher à émouvoir ». Auparavant, l'écrivain a présenté son dernier roman, résumant l'essentiel de son inspiration.Les figuiers de Barbarie est une 'uvre où l'un des personnages n'est autre que l'auteur lui-même. L'évolution dans les milieux nationalistes et engagés n'a pas empêché Boudjedra de tenter de déverrouiller ce qui est raté, de convoquer les confusions et la complexité de notre histoire. Une 'uvre où dans le bon s'imbrique le mauvais.
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Posté Le : 13/05/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : R. Oussada
Source : www.elwatan.com