Algérie

Rachid Boudjedra honoré Reconnaissance


Rachid Boudjedra honoré                                    Reconnaissance
Figure emblématique de la littérature algérienne de graphie française, l'auteur de « La répudiation »-qui a qualifié de tardive, cette distinction- s'est dit heureux de la reconnaissance des siens. Il a de prime abord, souligné qu'il a été amené à écrire par nécessité « de rembourer une faille personnelle ». M. Boudjedra, qui a regretté l'absence dans notre pays, d'une capacité à faire une gymnastique culturelle conviviale, a défendu l'idée que l'élite est la rampe de lancement de toute nation voulant se développer. Ecrivain, poète, scénariste, chroniqueur et pamphlétaire talentueux, M. Boudjedra a évoqué, à cette occasion, ses premiers pas dans la littérature et les romanciers qui ont marqué sa veine littéraire. Il a reconnu, sur ce point, que Kateb Yacine, l'auteur de l'immortel « Nedjma », qu'il découvre alors qu'il n'a que quinze ans, est incontestablement son maître. Kateb Yacine, s'est-il souvenu, « est le seul écrivain algérien à qui j'ai dédicacé mon premier roman, et qui m'a dit, en guise de réponse : ''Maintenant, je ne suis pas seul'' ». M. Boudjedra a souligné, par ailleurs, que l'auteur du « Polygone étoilé » a tracé le sillon littéraire et politique algérien, en s'étonnant du silence de certains écrivains algériens sur ce dernier. La relation qu'entretient le romancier avec la poésie a été également évoquée. M. Boudjedra a affirmé qu'il y a un rapport ordinaire, parce que, a-t-il expliqué, la poésie, c'est d'abord et avant tout la poétique du texte. A ce propos, il fait savoir qu'il a écrit des millions de vers dans ses romans et a dit les malheurs d'être un homme. Il a ajouté, dans le même ordre d'idées, que ses études mathématiques et philosophiques lui ont appris la rigueur scientifique et la métaphysique, qu'il applique avec art à ses romans. Mondialement connu, l'auteur de « L'escargot entêté », homme aux multiples facettes, a précisé avec humilité qu'il se sent beaucoup plus homme du monde, voyageur, plutôt qu'écrivain. L'écrivain a, en outre, disserté sur son 'uvre écrite en langue arabe. Il a indiqué, dans ce sens, que le processus s'est fait naturellement, regrettant : « Mon pays m'a accepté en tant qu'écrivain francophone et pas en tant qu'auteur arabophone ». Autre aspect abordé à cette occasion, son passage de l'écriture romanesque et poétique au scénario. M. Boudjedra a estimé qu'il n'y a pas une grande différence entre les deux genres, se gardant, toutefois, d'être un scénariste professionnel. « J'ai une formation de cinéphile. Je reconnais que je n'ai jamais écrit un scénario original, mais je peux dire que mes romans sont très cinématographiques », a-t-il dit. L'auteur de « Pour ne plus rêver » a affirmé, en outre, être dans l'« intranquillité » romanesque, métaphysique et politique, parce que, a-t-il dit, « j'ai une vision politique du monde que les autres écrivains algériens n'ont pas ». Rachid Boudjedra, qui n'est plus à présenter, est connu, par ailleurs, par ses prises de position idéologiques et politiques , notamment vis-à-vis de la question palestinienne et de l'islamisme.
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