Algérie

Rachid Bouali. Comédien



« Ce que j?ai de plus personnel à dire » Rachid Bouali. On va entendre parler de ce comédien algérien. Actuellement, il tourne pratiquement un jour sur trois en France, Cité Babel, présenté comme un conte, mais qui est bien plus que ça. C?est un vrai regard introspectif sur les cités françaises (ici, celle de Hem à côté de Roubaix) par un de ses enfants. Roubaix aura été un voyage « immobile » pour vous... J?ai 38 ans, mes parents sont arrivés d?Algérie et moi je suis né en France Je parle aussi bien le français, le kabyle que le patois du nord. Après avoir raconté des contes d?Orient, genre les Mille et Une nuits, qui font partie de la tradition depuis longtemps, je me suis demandé ce que j?avais de plus personnel à dire. Il me suffisait en fait de me connecter avec les gens avec qui j?ai vécu et qui font mon identité pour me rappeler des histoires de voisinages multiples, algériens, marocains, portugais, espagnols, polonais, italien, français, des gens qui viennent, des gens qui partent, cela se passe à la fin des années 1930, glorieuses, à la fin de l?âge d?or. On avait besoin de main-d??uvre et on l?a faite venir. Moi je me place au début des années 1980, lorsque j?ai un peu grandi et que je vois autour de moi le chômage, l?incommunabilité entre certains. Tout le monde est regroupé dans une cité ghetto dans une cité transit. Ce terme me questionnait. Transit, pourquoi, pour où. Puisque de toute façon, on sait d?où on vient, on ne sait pas où on va, on est tous amenés à transiter pour l?au-delà certainement. Ils nous ont appelé « cité transit », parce qu?on va repartir quelque part. Mais moi, à Hem, près de Roubaix où j?ai ouvert les yeux, il n?était pas question de repartir vers une destination que je ne connais pas. Mon père pourtant, toujours et jusqu?à présent, nous dit : « On ne va pas rester? » Vos origines sont algériennes, vous êtes d?ici et de là-bas... On a une richesse, une facilité de passer d?une culture à l?autre, de mixer. Je suis fier de pouvoir me dire aujourd?hui, qu?après avoir fait des spectacles qui racontent des choses qui me touchent d?un peu loin, je parle à présent de moi, de mon père, de mes proches avec qui j?ai grandi, et ça marche. Le public aime car il entend un autre écho : celui des médias sur les cités. Le conte, pourquoi ? Cela amène une parole différente. Le conteur ouvre d?autres portes qui réveillent un peu des racines qui nous attachent tous. Ce que j?aime dans le conte, c?est que je peux voir les gens. Je peux leur parler les yeux dans les yeux. Je vais à la rencontre de ce qu?il y a de plus beau chez les gens. Bio express Elevé dans les cités du Nord, Rachid Bouali a commencé la comédie en 1988 dans plusieurs compagnies de théâtre (Hem, Caen, Lille?). Puis à l?école Lecoq à Paris, il étudie diverses techniques théâtrales : clown, masque, burlesque, pantomime, ch?ur tragique, mélodrame, conte? En 1996, il crée Les Gens d?Hem avec Didier Kowarski, recueille des contes auprès de gens des quartiers d?Hem. Il monte en 2000 Chinane qui entraîne dans l?ambiance des souks du Moyen-Orient sur les traces du terrible Tamerlan. Il rejoint la compagnie Joker dans Le Bourgeois gentilhomme et Le cid. En 2005 c?est le réalisateur Maurice Faillevic qui fait appel à lui pour interpréter le rôle d?un leader syndical dans une entreprise en conflit. Cela donne le téléfilm Jusqu?au bout, diffusé sur France 3 et Arte. En 2006, il monte Cité Babel, déjà 100 représentations en France, et bientôt une tournée au Québec.


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