Algérie

Rachid Benaïssa dit attendre les conclusions de l’administrateur



Qui a parlé de dissolution de la CNMA-banque? Réuni hier avec le SG de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, tente de mettre fin à la polémique entourant l’avenir de la Caisse nationale de mutualité agricole, filiale banque. «Personne n’a parlé de dissolution de la CNMA-banque. Une enquête est en train de se faire par un administrateur désigné par la Banque d’Algérie pour un éventuel redressement de la banque agricole». Ceci en réponse aux craintes exprimées par le président du conseil d’administration de la CNMA-Banque qui s’est engagé, au nom des 13.000 fellahs, à rembourser la totalité des dettes estimées à 17 milliards de dinars, négociées dans le cadre d’un échéancier fixé sur 4 ou 5 ans. «Les agriculteurs sont prêts, annoncera-t-il, à s’acquitter des 1.700 milliards de centimes, pourvu que leur banque soit préservée, surtout que l’UNPA s’est battue pour sa création depuis mai 1990". Toujours selon lui, «les élus locaux de l’UNPA n’ont jamais fait partie des comités de crédit au sein de la CNMA-banque «. Il demandera par ailleurs une assurance pour les 1.300.000 fellahs et des facilités en terme d’accès au logement rural. La réplique du premier responsable du secteur de l’Agriculture ne s’est pas fait attendre. «L’administrateur n’est pas un liquidateur. Laissons-le faire son travail. Le ministère n’a aucune prérogative pour intervenir dans le choix de la banque d’Algérie. L’important, ce n’est pas les 17 milliards de DA de créances détenues sur les agriculteurs, mais la question qui se pose est que le système en place doit protéger les clients de la banque agricole.» Rachid Benaïssa plaidera par la suite pour la réhabilitation de la mutualisation, colonne vertébrale du développement agricole, donc de la démocratie locale, que l’Etat a consacrée comme une orientation politique majeure. «Il faut, soulignera-t-il, que les mutualistes s’expliquent et renvoient le message qu’il faut, parce qu’il s’agit de leur propre banque». Pour ce faire, le ministre de l’Agriculture promet de revenir à l’opération d’identification de la profession de fellah, infestée par une poignée de prédateurs de terres agricoles, et d’opter pour le professionnalisme de tous les acteurs sur le terrain. Un appel du pied a été en outre lancé, hier, par le SG de l’UNPA, Mohamed Alioui, aux clients propriétaires de terres agricoles et investisseurs afin qu’ils souscrivent aux assurances, en demandant toutefois l’intervention d’autres secteurs en matière d’électricité, de gasoil et au niveau des marchés. Le ministre de l’Agriculture demande, pour sa part, à ce qu’il y ait création des CNMA locales avec une réadaptation des statuts pour permettre une plus grande homogénéité entre les agriculteurs, les investisseurs et l’Etat. Afin de rétablir cette confiance entre les opérateurs durement mis en cause et de dissiper les incompréhensions, la Badr lance l’initiative d’un guichet unique avec les céréaliers. Le département de l’Agriculture met également à la disposition des fellahs un crédit-développement. Par ailleurs et dans le cadre du renouveau rural, Rachid Benaïssa explique sa stratégie, basée selon lui sur trois piliers fondamentaux: l’assurance et la mutualité, le nouveau système de régulation des produits de large consommation et enfin la formation et l’information. Le ministre a également souligné que «le développement rural est une politique territoriale qui vise à détruire les cloisons entre tous les acteurs intervenant dans le secteur agricole, à savoir les chambres agricoles, l’UNPA et les fellahs. Benaïssa recense 6.200 projets de proximité qui vont être lancés dans le cadre du développement rural au niveau de 1.100 communes, soit plus de 2 millions de personnes. Le secteur de l’agriculture a bénéficié aussi des dispositions d’insertion professionnelle initiées par le ministère du Travail.   Abed Tilioua


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