Algérie

RACHED GHANNOUCHI AFFIRME «Nous avons besoin de l'expérience algérienne»



RACHED GHANNOUCHI AFFIRME «Nous avons besoin de l'expérience algérienne»
Sans aller par trente-six chemins, l'hôte de l'Algérie estime que la Tunisie est appelée à tirer profit de la pratique politique algérienne.
La Tunisie, version Rached Ghannouchi, n'envisage pas d'exporter sa révolution en Algérie. Bien au contraire, le leader d'Ennahda estime que son pays a besoin de «l'expérience démocratique algérienne». «Dans le contexte sensible que traverse la Tunisie, nous avons besoin de l'expérience algérienne. L'Algérie était le précurseur en matière d'expérience démocratique et de la vie politique», a déclaré hier Rached Ghannouchi, lors d'une déclaration à la presse, au siège du MSP, à l'issue de sa rencontre avec Bouguerra Soltani, président du parti. Sans aller par trente six chemins, l'hôte de l'Algérie enchaîne que la Tunisie est appelée à tirer profit de la pratique politique algérienne.
«Nous visitons l'Algérie dans cette conjoncture sensible. Nous voulons tirer profit de l'expérience algérienne. Nous souhaitons renforcer les liens de fraternité et de confiance avec le peuple algérien. La Tunisie est aujourd'hui libre et ouverte envers tout le monde et plus précisément envers nos frères algériens». Dans le même sillage il explique «son modèle» au monde entier. «Notre révolution n'est pas à exporter. Nous ne souhaitons pas le faire. Même si c'était le cas, ça ne sera pas vers l'Algérie, un pays qui respire la révolution», a-t-il dit. Et de préciser qu'il souhaite exporter «un modèle tunisien basé sur un Islam sain et non pas un pouvoir islamique extrémiste, terroriste et antidémocratique».
Pour M.Ghannouchi, ce modèle a longtemps été le rêve de la Nation arabe. Pour concrétiser ce rêve, il réaffirme que son parti a besoin du soutien de l'Algérie car la Tunisie emprunte un chemin où elle manque d'expérience. Sur le plan interne, M.Ghannouchi a confirmé la nomination de Hamadi Jebali à la tête du premier gouvernement tunisien. «Oui, je confirme qu'il sera le premier chef du gouvernement issu d'une élection libre et transparente», a-t-il annoncé. En ce qui concerne l'alliance d'Ennahda avec les deux autres partis de gauche, le CPR (Congrès pour la République) et le parti Ettakatol, Ghannouchi affirme qu'un consensus a été trouvé et il sera effectif au plus tard aujourd'hui. Le chef d'Etat sera issu du RPR, la chefferie du gouvernement revient à Ennahda alors que Ettakatol présidera le Parlement. Le nom du prochain président sera, ainsi, Moncef Marzouki alors que Mustapha Ben Jaafar prendra la tête du Parlement.
Malgré ce consensus, le leader de ce parti islamiste ne cache pas que les trois formations divergent sur certains petits points. Il s'agit notamment de la distribution des portefeuilles ministériels. «Un accord sera trouvé incessamment sur la distribution des portefeuilles ministériels qui constitue actuellement un autre point de discorde», a-t-il affirmé. L'homme qui se montrait tout fier de l'acquis démocratique de son pays, insiste que la Tunisie est face à un nouveau défi consistant à construire un Etat moderne qui croit à la démocratie et à la liberté d'expression et d'opinion. Bien avant, M.Ghannouchi a été reçu par le président de l'Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari. Les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et les perspectives de leur renforcement à la lumière des derniers développements que connaît la région, notamment la Tunisie.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)