Alors qu'il y a, à
peine une année de cela, l'Algérie excluait toute négociation avec les Russes
autour de l'achat de Djezzy, le ministre des Finances,
Karim Djoudi, déclarait, hier, que l'Etat espérait
engager rapidement les négociations avec le groupe russe Vimpelcom
sur l'acquisition de l'opérateur de téléphonie mobile OTA, conformément à son
droit de préemption instauré en 2009, volonté partagée entre les deux parties, selon
toujours le ministre. Une déclaration à mille lieues du ton ferme tenu par les
membres du gouvernement chargé de ce dossier qui affirmaient ne négocier
qu'avec les Egyptiens. «Nous ne négocierons qu'avec Orascom
Telecom Holding. C'est avec elle que nous avons
négocié et avec elle que nous avons conclu un accord», insistait notamment
Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de
l'information et de la communication. Le gouvernement considérait alors OTH
comme leur seul interlocuteur du moment que c'est lui le détenteur de la
licence de la téléphonie mobile et c'est avec lui qu'il devait entamer, en
principe, début 2011, des négociations pour racheter la filiale algérienne Djezzy. Les certitudes de Benhamadi
confrontaient celle du premier argentier du pays qui soulignait, durant la même
époque, que le gouvernement avait entamé les premières démarches pour
l'acquisition de Djezzy, tout en précisant que
l'opération du rachat prendra du temps.
Ce même Djoudi déclarait, hier, pour sa part que «nous espérons
aller rapidement, et c'est possible, du moment que nous avons ouvert le data-room qui nous donne accès à toutes les données d'Orascom Telecom Algérie». OTA, filiale
du groupe égyptien OTH, dont Vimpelcom est le principal
actionnaire, est au centre d'un bras de fer entre le gouvernement algérien et
le groupe russe Vimpelcom qui avait racheté en mars
dernier le groupe italien Wind Telecom
qui détient 51% d'OTH. Le 3 octobre 2010, le groupe
de télécommunications égyptien OTH, propriété de Naguib
Sawiris, en total disgrâce avec Alger, est passé sous
le giron du deuxième opérateur de téléphonie russo-norvégion,
Vimpelcom. M. Djoudi avait
reçu, à la mi-octobre, son patron, Jo Lunder, avec
qui il a discuté du dossier OTA sans toutefois en dévoiler la teneur. «L'évaluation
(d'OTA) est en train de se faire. Nous évoluons
normalement et personne ne peut savoir comment les choses vont évoluer». En 2009,
l'Algérie avait affirmé qu'elle allait exercer son droit de préemption pour le
rachat de Djezzy après qu'OTH
eut annoncé son intention de céder Djezzy à un
opérateur sud-africain. La loi de finances complémentaire pour 2009 avait
consacré le droit de préemption pour l'Etat algérien sur toutes les cessions de
participation des actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers.
Un cas de figure vécu par Tunisiana, la filiale
tunisienne d'Orascom Telecom,
détenue à 50% par le groupe égyptien, alors sur le point d'être rachetée par
l'autre actionnaire de l'opérateur, QTel en vertu du
droit de préemption conféré par la législation tunisienne. Le groupe russe
avait clairement menacé l'Algérie de poursuite en cas d'éventuelle
nationalisation de Djezzy.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com