Rabier : «Moi aussi, je ne badine pas avec la discipline»

Liewig : «Je respecte Rabier, mais par décence, il n'avait pas à négocier avec Ghrib alors que j'étais en poste»
Après une prise de contact, hier matin, Jean-Paul Rabier a dirigé sa deuxième séance d'entraînement qui s'est déroulée à la forêt Bouchaoui. Tout en encourageant ses joueurs, le technicien français n'a pas hésité à mettre l'accent sur le volet disciplinaire. Le technicien français, qui aurait eu vent que son prédécesseur avait rencontré des problèmes avec les joueurs sur ce point, n'est pas prêt à faire de concessions, puisque lui aussi est connu pour être à cheval sur ce volet. «Je ne veux pas parler du passé, car il faut penser à l'avenir et travailler, mais il faut savoir que moi aussi, je ne badine pas avec la discipline. Il faut que tout le monde adhère à cette ligne de conduite, car c'est l'une des clefs de la réussite», dira Jean- Paul Rabier à l'adresse de ses joueurs.
Il a insisté sur la ponctualité et la tenue du club
Parmi les points sur lesquels le coach a insisté auprès de ses joueurs, la ponctualité, exigeant d'eux d'être présents à l'heure, faute de quoi ils seront passibles de sanctions car tout retard ne pourra que pénaliser le groupe et ouvrir la porte à tout genre de dépassement. Outre la ponctualité, il a demandé à ses joueurs d'arborer un équipement aux couleurs du club à l'entraînement. Là aussi, le technicien français ne compte pas fermer les yeux sur tout écart et les joueurs n'ont qu'à poser la question à leur coéquipier Babouche qui a déjà travaillé sous la coupe de Rabier pour savoir que ce dernier gère un groupe d'une main de fer.
Djabelkheir avait failli être renvoyé
Lors de son passage au MCA en 2005, Jean-Paul Rabier avait failli renvoyer Djabelkheir, juste après son premier match à la tête de l'équipe qui a opposé le MCA à la formation d'Al Koweïti qui a eu lieu à Kuweït-City. N'ayant pas fait partie des choix de son coach, l'ex-attaquant Farès Djabelkheir ne s'était pas empêché d'exprimer sa colère, ce qui a déplu à Rabier qui l'aurait, n'était les efforts des dirigeants qui ont tempéré ses ardeurs, renvoyé sans autre forme de procès. Depuis, tous les joueurs ont adhéré à la ligne de conduite du technicien français qui, par la suite, a eu une attitude mêlée de sympathie avec les joueurs.
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Ghrib s'est réuni avec Rabier et exige le titre
Pour sa première réunion avec Rabier, Omar Ghrib n'a pas manqué d'afficher ses ambitions en exigeant de jouer carrément le titre du championnat. Le coordinateur de la section football du MCA estime que le recrutement effectué permettra largement au MCA d'avoir les moyens d'atteindre ses objectifs. Pour Rabier, il est évident qu'un grand club comme le Mouloudia doit jouer les premiers rôles en championnat et viser une place sur le podium, mais pour garantir le titre, cela n'est pas du tout évident, car les autres équipes se sont aussi renforcées par des éléments qui sont capables de faire la différence, à limage de l'USMA par son équipe de rêve, la JSK et l'ESS. Bien qu'il soit difficile pour Rabier d'assurer le titre, il a, toutefois, affiché son intention de faire de son mieux pour réussir sa mission, ce qui a rassuré Ghrib.
Ils se mettent d'accord pour faire l'impasse sur un adjoint
Outre l'objectif qui lui sera assigné, les deux parties ont abordé lors de cette réunion la composante du staff technique. Le coordinateur de la section football Omar Ghrib a demandé à Jean-Paul Rabier de travailler seul et de se passer de nommer un entraîneur adjoint, tout en expliquant à son interlocuteur les raisons qui l'ont poussé à lui faire cette proposition. En effet, le coordinateur de la section football ne veut plus revivre le même scénario du conflit qui a éclaté entre Kaci-Saïd et Patrick Liewig. De son côté, Jean-Paul Rabier s'est montré favorable à l'idée, car lui aussi a déjà rencontré des problèmes avec Ferhi lorsqu'ils ont travaillé ensemble en 2005. Ainsi, Jean-Paul Rabier travaillera seul jusqu'à la fin de la saison, ce qu'il a accepté d'ailleurs.
Bernard Gines ne viendra pas et Rabier ramènera lui-même un préparateur physique
Quant au préparateur physique, le MCA n'a pas trouvé un terrain d'entente avec le technicien français, Bernard Gines. Lorsque le sujet a été évoqué entre Omar Ghrib et Jean-Paul Rabier, le technicien français a exprimé son v'u d'avoir Bernard Gines seulement pour la période du stage en Tunisie, sans qu'il ne fasse partie du staff technique durant toute la saison. Contacté par les dirigeants du MCA, Bernard Gines a refusé cette proposition, lui qui voulait s'engager durant toute la saison avec le MCA. Finalement, il a été convenu entre Ghrib et Jean-Paul Rabier que ce dernier se charge lui-même de ramener le préparateur physique. Le nouveau préparateur physique du Mouloudia sera donc, du voyage avec l'équipe en Tunisie.

Liewig : «Je respecte Rabier, mais par décence, il n'avait pas à négocier avec Ghrib alors que j'étais en poste»
«Il ne faut pas être trop intelligent pour déduire que ce que la direction du club avance est dénué de tout fondement, car juste après qu'on ait décidé de mettre fin à mes fonctions, on engage un nouvel entraîneur. J'ai du respect pour Jean-Paul Rabier mais, par décence, il n'avait pas à négocier avec Ghrib, alors que j'étais en poste. Je ne connais pas Rabier, car la seule fois où on s'est rencontrés, cela s'est passé au Burkina-Faso, où j'étais en mission. De toute façon, je lui souhaite bonne chance avec le MCA», dira Patrick Liewig.
«Chaouchi, Zeddam et Babouche sont les hommes du président»
«Je suis vraiment déçu qu'on essaye de nuire à mon image, mais sachez que je n'ai jamais eu de problèmes avec les joueurs et je tiens à le dire une fois de plus. Seulement, il y a des joueurs, Chaouchi, Zeddam et Babouche, qui sont les hommes du président et qui sont intouchables. Je leur ai dit que je suis venu au MCA pour travailler et non pour gérer les états d'âme, car celui qui est venu pour rigoler n'a qu'à rester chez lui. Je ne suis pas en train de critiquer Babouche, mais comment se fait-il qu'il porte un jugement sur le travail physique, alors qu'il n'a pas joué deux rencontres amicales en étant blessé '», a conclu Liewig.
La mise au point de Patrick Liewig adressée au MCA
Voici quelques points adressés à votre attention, suite aux différents articles parus dans les journaux depuis mon arrivée au Mouloudia et aux constats faits sur place :
1) L'infrastructure mise à disposition du staff technique et de l'effectif professionnel à notre retour du stage de Pologne démontre d'un manque de volonté profonde en termes de logistique, et l'administration ne s'est pas impliquée pour chercher un terrain adéquat pour réaliser un travail de qualité. Cela a été reconnu par les instances militaires lors d'un de nos entraînements (colonel du complexe militaire). La gouvernance du Mouloudia n'a pas su, tout au long de mon mandat, respecter les engagements pris pour mettre l'équipe et moi dans de bonnes conditions de travail (stade et autres). De plus, suivant mon contrat, rien n'a été fait pour que les choses s'arrangent (avance, indemnités, logements et remboursements des frais du préparateur physique).
2) La lettre de notification, qui vient d'être transmise, met en lumière les événements et les revendications, fomentés uniquement par le président et ses proches. En effet, j'ai eu le soutien direct des supporters. De plus, si les joueurs n'avaient pas été de mon côté, je ne peux expliquer les 3 bons résultats réalisés lors des trois matches amicaux, en mettant tout le monde sur un même pied d'égalité. Ce mécontentement fantasmé des dirigeants et des joueurs est, en fait, à mettre sur le compte de certains d'entre eux, lesquels ont par le passé bénéficié d'un statut privilégié, et ce, pour des raisons obscures et non justifiées, car j'exigeais le haut niveau, conformément aux obligations contractées avec le Mouloudia, auxquelles ils doivent s'astreindre.
3) Cette lettre dénonce la gouvernance du Mouloudia. Ses dirigeants, inexpérimentés sont incapables de gérer les exigences d'une équipe de haut niveau et de fédérer une philosophie commune entre le président et l'entraîneur, tout en respectant les individualités au sein de cette équipe.
4) Comme en témoignent les bons résultats en matchs amicaux et le travail effectué, l'effectif du Mouloudia est susceptible de jouer les premiers rôles pour atteindre les objectifs fixés. Malheureusement, l'équipe dirigeante du Mouloudia est plus absorbée par le paraître auprès des médias que par le bien- être de son effectif, joueurs comme staff technique.
5) Enfin, j'ai assumé mon contrat d'une façon professionnelle, et je saurais faire valoir les clauses de mon engagement à qui de droit, si elles ne sont pas respectées. Je suis un professionnel respecté dans le monde du football et dans l'ensemble des clubs où je suis passé. Le fait de saisir les instances nationales et internationales sur les manquements des dirigeants du Mouloudia, comme la Fédération du football algérien (FFA), la CAF, la FFF, la FIFA et le Tribunal arbitral du sport (TAS) ne me porte aucun préjudice.
Dans l'attente du règlement rapide de ma situation par vos soins, j'ai d'ores et déjà lancé les différentes procédures administratives auprès de la FAF, afin que mes droits soient respectés, par l'intermédiaire de mon agent, M. Zine Driss, et de mon conseiller, M. Brahim, en saisissant aussi la FFF et l'Unicatef par le biais de mon avocat, en relation directe avec celui de Robert Nouzaret.