Rabi'a al-Adawiyya est une des plus célèbres saintes de l'Islam. Née à Basra, en Irak (714-801), elle exalta la voie de l'amour divin et de l'intimité avec Dieu. Rabi'a est l'un des premiers mystiques de l'Islam à avoir dépassé la démarche ascétique traditionnelle pour appeler à l'union parfaite avec Dieu, qu'elle célébra dans des poèmes d'une brûlante ferveur. On raconte que lorsqu'elle faisait la prière du soir, et se tenait debout sur le toit de sa maison, en serrant son voile et sa chemise, elle disait : « Mon Dieu, les étoiles resplendissent, les yeux dorment, les rois ferment leurs portes, chaque amant se retire avec son aimée. Et me voici : je demeure entre Tes mains. » Puis elle s'adonnait à la prière jusqu'à l'aube. Ancienne esclave affranchie qui renonça jusqu'au mariage pour ne se consacrer qu'à Dieu, Rabi'a al-Adawiya est une figure majeure de la spiritualité soufie. Son immense rayonnement lui valut la vénération de ses contemporains et les maigres écrits qui nous restent d'elle en font également l'un des premiers chantres de l'amour divin. Pour les soufis, elle est connue comme « la Mère du Bien ». Dans cet âge classique du soufisme, Rabia explore, comme d'autres, les sentiers de cette mystique. La légende raconte qu'elle aurait été vue dans les rues de Baghdad, portant un seau dans une main et une torche dans l'autre et criant qu'elle partait éteindre les feux de l'enfer et incendier le paradis. Un passant l'arrêta et l'interrogea sur le sens de ses dires. Elle répondit que les hommes d'aujourd'hui (plus d'un siècle après la mort du Prophète de l'Islam Mohamed (QSSSL)) n'adoraient Dieu que par intérêt (la crainte de son courroux ou la récompense de ses grâces) alors que la vraie dévotion consistait à ne l'adorer que pour Lui, par pure aspiration à contempler Sa Face. Rabia est peut-être la première grande voix du soufisme. Ces ascètes des premières heures de l'Islam étaient à cette époque en marge de la société et apparaissent tels des avertisseurs pour le peuple, démontrant par leur existence même la vanité de certains musulmans d'enfermer l'esprit dans la lettre. Ainsi rejetait-elle l'état par lequel l'homme se conforte dans l'insouciance ou la facilité et que les soufis jugent à l'opposé d'un état de quête. Cette première mouvance spirituelle se structurera plusieurs siècles plus tard dans ce qu'on appellera des Confréries soufies. Un film arabe raconte son histoire. Le rôle est joué par Nabila abeid, les chansons sont interprétées par Oum Kaltoum et écrites par Mohammed Abdel Wahab.
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Posté Le : 23/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Horizons
Source : www.horizons-dz.com