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Rabah Saâdane : «La CAN est rude, difficile...» À J-12 de la CAN-2013 en Afrique du Sud



Rabah Saâdane : «La CAN est rude, difficile...»                                    À J-12 de la CAN-2013 en Afrique du Sud
La Coupe d'Afrique des nations (CAN) débute dans quelques jours. A la veille de cet important rendez-vous qu'abritera l'Afrique du Sud durant plus de deux semaines, nous sommes allés à la rencontre d'un homme qui capitalise assez d'expérience comme entraîneur dans cette compétition où il s'est toujours distingué à la tête des Verts.
Il s'agit de Rabah Saâdane, le coach qui a conduit la sélection algérienne à la 4e place à la CAN-2010 et à la Coupe du monde 2010. Comme tous les Algériens, il se prépare à vivre la 29e édition de la CAN à travers le petit écran. En qualité de technicien avisé et connaisseur du sujet, il parle de cette grande compétition qu'il a vécue de l'intérieur à plusieurs reprises. Pour lui, «une CAN se prépare longtemps à l'avance, c'est-à-dire 4 ans au moins. Pas moins pour une échéance importante comme la CAN ou la Coupe du monde. Pour réussir, il faut mettre en place une stratégie, une ossature et intégrer des joueurs qui répondent aux canons de la haute compétition. Avec une vision lointaine et des moyens adaptés, on peut réussir. En 2003, je suis arrivé en pompier après le départ de Georges Leekens. Dans l'urgence, nous avons tracé des objectifs pas trop ambitieux, à savoir la constitution d'un groupe jeune, équilibré' A l'époque, la FIFA nous a donné un coup de pouce en permettant aux joueurs de changer de sélection. Sont arrivés Samir Beloufa, Antar Yahia, Nasser Ouaddah qui se sont rapidement intégrés et ont apporté un plus à la sélection». C'était le départ d'une belle aventure qui a abouti, 6 ans plus tard, à la qualification à la Coupe du monde 2010.
«Dans les années 1980, il y avait des problèmes liés au calendrier international qui empêchaient l'équipe nationale d'atteindre ses objectifs. Les joueurs professionnels n'étaient pas protégés, comme ils le sont aujourd'hui. La FIFA et la CAF ont considérablement amélioré la situation. Aujourd'hui, un joueur pro peut rejoindre sa sélection sans aucune crainte de représailles de la part de son club. Conséquence directe de cette évolution, la CAN a favorablement évolué grâce à l'apport, justement, des grands footballeurs africains, qui ont donné un plus à la compétition», note l'ancien coach des Verts. Lorsqu'il évoque la CAN, il ajoute : «C'est devenu une compétition très prisée par tous les joueurs qui y participent. Elle est devenue plus rude, plus difficile et l'exigence s'est multipliée par quatre. Elle se prépare longtemps à l'avance. Tout doit être terminé (groupe, ossature) une année avant le tournoi. Le groupe de joueurs qui participent au tournoi doit être en place le plus tôt possible. Parfois, des impondérables peuvent surgir (blessures, méforme) qu'il faut tout de suite prendre en charge dans le cadre de la stratégie élaborée initialement.»
Interrogé sur la situation à laquelle est confrontée le sélectionneur Vahid Halilhodzic (joueurs avec un temps de jeu insignifiant, retour de blessures'), Rabah Saâdane répond : «J'ai été sélectionneur et j'ai vécu ces affres. Il faut garder confiance en celui qui est à la tête des Verts. Je préfère réfléchir aux solutions qu'anticiper sur quelque chose qui peut ne pas survenir. Les soucis auxquels est confronté le coach doivent être dépassés par une réflexion résolument tournée vers les matches-tests qui attendent l'équipe nationale en Afrique du Sud. La préparation entamée depuis quelques jours à Rustenburg sera déterminante. Les entraînements, la préparation psychologique, le repos, la récupération, la mise en place du schéma de jeu, les dernières informations sur l'adversaire, le visionnage des cassettes, discuter avec les joueurs, les préparer à toute éventualité (titulaire, remplaçant)' vaste programme qu'il faut obligatoirement maîtriser dans tous ses aspects», précise l'homme qui a contribué aux trois qualifications de l'Algérie à la Coupe du monde (1982, 1986, 2010).
Son avis d'expert sur l'importance des trois premiers matches permet de se projeter sur ce que sera le tournoi dans son ensemble. «La compétition sera de qualité. J'en suis sûr. L'Afrique du Sud a organisé avec succès la Coupe du monde 2010. Ses villes, stades et terrains sont d'une dimension à nulle autre pareille sur le continent. Les sélections bénéficieront d'excellentes conditions de préparation sur place, durant le tournoi. Au chapitre 'technique', à savoir les résultats, je crois que la différence se fera au plan psychologique. L'esprit de compétitivité est un élément qui pèsera lourd dans la balance. Les joueurs les plus compétitifs feront la différence, dans ce tournoi où les équipes seront appelées à jouer un match tous les quatre jours.
La préparation psychologique sera déterminante, en admettant que tous les joueurs et toutes les équipes arriveront sur place avec un minimum de travail de préparation. Il faut savoir gérer l'intervalle entre deux matches. De nos jours, pour gagner un match de football, il faut réunir toutes les conditions favorables qu'exige le haut niveau. Le temps où les sélections partaient à la CAN la fleur au fusil, en comptant uniquement sur le talent des joueurs, est révolu. Pour aller loin en Coupe d'Afrique, il faut disposer d'une machine bien huilée à tout point de vue. Celui qui néglige un chapitre, un domaine, rentrera bredouille chez lui», martèle l'homme qui peut encore donner beaucoup au football et qui a toujours eu l'élégance de ne pas répondre aux critiques et attaques qu'il subit encore, alors qu'il est loin des affaires de l'équipe nationale.


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