Algérie

Quotidien d'Algérien : Une vie folle de soucis et de faux-problèmes !


Quotidien d'Algérien : Une vie folle de soucis et de faux-problèmes !
L'électricité qui se coupe sans avertir. Les éboueurs qui n'ont pas d'horaire pour ramasser vos ordures dont vous craignez le vol de la poubelle. Le calvaire incontournable de veiller tard ou de se lever très tôt dans l'attente de l'eau pour en remplir les fûts et les jerricans. Des bouts d'écoliers arrogants par la chkara ou le statut de papa qui tiennent tête à leur vieil instit impatient de partir à sa retraite. L'ambiance morose prévalant dans une école qui a depuis longtemps perdu son âme. Votre courrier postal qui n'arrive jamais à temps ou que l'épicier du coin vous remettra un mois plus tard. Une circulation monstre qui vous fait perdre inéluctablement patience. Votre téléphone fixe dont il faut signaler 36 fois le dérangement pour qu'il soit peut être réparé au bout de 3 semaines. Une fin de mois difficile avec un salaire qui disparait au lendemain de son retrait. La connexion internet qui déconne ou qu'on vous coupe par erreur et sans excuses. Un préposé à un guichet de service public d'une nonchalance rageante, un chauffeur de taxi bougon qui vous regarde de travers, un revendeur guère avenant, une administration alambiquée où le chef n'est jamais là, un bus de transport toussant et repoussant, une place de parking introuvable, un planton sur-zélé qui vous plante au garde-à-vous la demi-journée durant, une infirmière qui vous enferme dans une salle d'attente alors que ceux qui se comprennent passent directement en consultation, un bambin receveur de car qui vous rappelle ostensiblement que vous n'êtes pas le seul usager au monde, et zid, ô toi pauvre Bouzid ! De ces désagréments de rien du tout qui empoisonnent la vie ici-bas, on se nourrit et on s'en gargarise, on s'y couche et avec on se lève. On s'en plaint et on en intoxique le voisin ou le client avec. Imposés H24, de 2 à 102 ans, femmes et hommes, subissent ces accrocs qui les étreignent et leur gâchent parfois un moment, parfois la journée, et en somme, toute la vie. Y compris ces gens qu'on croit heureux, personne n'y échappe dans l'enceinte de la grande prison qui nous rassemble. Il y a ceux des Touati, Hanoune, Belkhadhafi ou Mon-sultan Abou. L'ex-Ould Djamel, Dahou et même Si Abdelkader le Guide suprême. Seulement à notre différence, ils se distinguent par la nature du souci, presque jamais faux comme le nôtre. Un souci certes banal et quotidien, mais qui ne suscite pas l'affolement et encore moins le suicide. Ni le diabète ou l'hypertension. Même pas une idée de démission. Alors que pour nous, nos jours étant comptés et défalqués l'un après l'autre, nous nous empressons qu'ils s'égrènent au plus vite, justement à cause de ces faux-problèmes qui ne finissent jamais !
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