Algérie

Quiproquo autour d'une gestion Hôpital psychiatrique de Aïn Abassa



Quiproquo autour d'une gestion                                    Hôpital psychiatrique de Aïn Abassa
Seule une enquête sans complaisance serait en mesure de situer les responsabilités dans les cas d'erreurs de gestion au niveau des infrastructures publiques, de surcroît hospitalières, où il y va de la santé des populations.
Le courant entre le directeur de l'hôpital de Aïn Abassa, un établissement spécialisé en psychiatrie, et l'ex-sous-directrice chargée des services économiques, est bel et bien rompu. Le mode de gestion de l'institution est le point de la discorde, faisant l'objet de rapports et contre-rapports. Le changement de fournisseurs, l'octroi de marchés, la facturation de certains services et travaux ainsi que la réparation d'un véhicule de service, n'ont pas été du goût de l'économe de l'établissement. Celle-ci sollicite à travers des correspondances explicatives, diverses instances dont le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Lequel dépêche une équipe d'inspection le 18 avril de l'année en cours. L'ex-économe qui a été démise de ses fonctions le 24 avril dernier, soit 6 jours après le passage des inspecteurs de la tutelle, se dit victime d'un règlement de compte.
«En guise de remerciements pour les bons et loyaux services, on me punit pour avoir dénoncé la mauvaise gestion, appuyée pourtant par des preuves et documents; mes nombreuses correspondances relatives à la facture de téléphone d'un seul bimestre (septembre 2010) de l'ordre de 38 000 DA, la réparation d'un véhicule de service pour la somme de 1 506 000 DA n'ont pas obtenu l'écho escompté, tout comme la question relative à la passation des marchés et autres dossiers. Au lieu de recevoir une promotion, je suis sanctionnée, d'autant plus que je n'ai commis aucune faute professionnelle exigeant une telle punition», dira notre interlocutrice, qui enchaîne «Je suis victime d'un complot ne disant pas son nom. Pour preuve, la décision mettant fin à mes fonctions arrive à l'hôpital le 16 janvier 2011. Elle ne m'a été notifiée que le 24 avril 2011, soit 3 mois et 8 jours après. Cette manière de faire est contraire aux règlements régissant les relations de travail.»
Cette fonctionnaire ne demande que le recouvrement de ses droits. Pour connaître l'autre son de cloche, on a pris attache avec le directeur qui a bien voulu répondre à toutes nos questions: «Avant de donner des détails à propos des questions soulevées par l'ex-économe, oubliant qu'elle est signataire de divers services faits et procès-verbaux de commission d'évaluation, je profite de l'opportunité pour dire que l'embellie de l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) de Aïn Abassa n'arrange pas certains cercles à l'origine des malheurs vécus des années durant par l'établissement fonctionnant désormais selon les normes. Les témoignages des parents des malades et les innombrables rapports d'inspection de la direction de la santé l'attestent. Avant notre arrivée en 2006 l'hôpital était non seulement moribond mais les conditions d'hospitalisation de ces malades lourds étaient aléatoires. Les apports de la tutelle et des autorités locales nous ont permis de redresser la situation, d'améliorer les prestations et de bénéficier des services de 12 spécialistes qui n'ont, à l'instar des autres intervenants, ménagé aucun effort pour atténuer les souffrances de nos patients.
La réparation du véhicule qui a fait l'objet d'un visa du contrôle financier ayant accepté la légalité de dépense approuvée auparavant par l'ex-économe, membre à part entière de la commission d'évaluation de l'hôpital. Le procès-verbal de la réunion du 22 novembre 2010 fait foi. Au sujet de la facture du téléphone, on doit savoir que durant cette période le directeur ne résidait pas à l'intérieur de l'établissement. Pour rester en contact avec le personnel médical ou administratif, notamment la nuit, le téléphone reste le seul moyen de communication. Depuis mon installation au niveau du logement de fonction le montant des factures téléphoniques a considérablement baissé.» Le premier responsable de l'hôpital revient sur les causes de la suspension de l'ex-économe. «La décision a été prise par la tutelle suite aux rapports établis par le directeur de l'hôpital qui ne pouvait passer sous silence les négligences de l'ex-économe qui a manqué à ses obligations professionnelles. N'ayant pourtant aucune relation avec l'établissement le conjoint de la fonctionnaire est, par ses mauvais comportements, à l'origine de nombreux dépassements qui se sont répercutés sur le bon fonctionnement de l'établissement», martèle-t-il.


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