Algérie

Quinze ans de prison pour l'accusé: Il reconnaît son crime en pleine audience



Coup de théâtre, hier, à la salle d'audience du tribunal criminel de Constantine qui avait à juger une affaire d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. En effet, alors que les débats et les auditions des témoins ont été clôturés, l'accusé, B. Tarek né le 07-03-77, a demandé à faire une déclaration importante. Le président lui accorde la parole. Froidement et après avoir nié durant toute l'audience, l'accusé a reconnu avoir poignardé la victime. Selon l'arrêt de renvoi, cette affaire remonte au 08-01-2008, aux environs de 10 heures du matin, lorsqu'une rixe a éclaté entre deux jeunes à la cité Daksi. Séparés une première fois, les deux protagonistes ont repris les hostilités deux jours après, soit le 10 janvier, vers 22 heures. La victime, Y. Abderrahim, 19 ans, était attablée avec des amis dans une pizzeria, lorsque B. Tarek vint le provoquer. La victime a alors sorti un cutter. Après avoir été séparés encore une fois, l'accusé a pris sa voiture et s'en est allé. Il a été suivi par la victime et quelques jeunes. C'est là que l'accusé a pris une planche et son couteau pour faire face à ses poursuivants. La victime s'est saisi d'une barre de fer qu'il a trouvé sur son passage. Mais l'accusé lui prend la main armée de la barre de fer et lui enfonce la lame, lui transperçant le coeur et le foie. Inconscient, il a été évacué vers les urgences du CHU. Il subit une intervention chirurgicale, mais il devait décéder un peu plus tard. A la barre, l'accusé a déclaré avoir été agressé par le groupe de jeunes amis de la victime et qu'il n'a fait que se défendre. Il avance n'avoir jamais poignardé la victime. Il dira que la prétendue barre de fer est une épée que la victime trimbalait avec elle. Il dira s'être adressé aux policiers du 17e arrondissement pour déposer plainte et que ces agents de la police l'ont orienté vers la sûreté de wilaya et qu'il avait même remis son arme aux enquêteurs ainsi que cette fameuse épée. Les témoins ont infirmé ce qui a été rapporté par l'accusé en précisant cependant qu'il a bien poignardé sa victime. Le médecin légiste a expliqué que le coup a été porté avec violence, ce qui a provoqué d'ailleurs la fracture de deux côtes et touché le coeur et le foie. La partie civile, représentée par deux avocats, a insisté sur le fait qu'il y a eu homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. «Il y a intention de tuer. Dieu merci, sa conscience vient de se réveiller. Il aurait dû nous épargner tous ces tracas. Nous demandons réparation», terminaient les robes noires. Le procureur déclara qu'il y a eu intention de tuer et un guet-apens et ce que vient de nous déclarer l'accusé qui reconnaît son acte. Il requit la peine capitale. La défense, constituée par quatre avocats, a demandé à ce que le jury écarte la thèse de préméditation car «son mandant n'avait eu aucune intention de tuer.» Après les délibérations, le tribunal criminel, qui a écarté la préméditation, a condamné l'accusé à 15 ans de prison ferme, lui accordant les circonstances atténuantes. Pour le volet civil, l'inculpé doit verser 60 millions de centimes à chacun des deux parents de la victime.


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