Algérie

Quid du rapport de la CNRSE



Revoilà l?arlésienne ! L?émission de Canal Algérie, « sur le vif » a consacré une table ronde à la réforme de l?école algérienne. Déprogrammée à deux reprises, elle a fini par avoir lieu ce lundi 28 octobre mais? en différé vers 23 h. Son horaire habituel de direct ? 21 h ? étant gracieusement attribué à un concert de musique anglaise. Il est vrai que le lendemain matin à 10h, les femmes au foyer et les vieux retraités ont eu l?occasion de la regarder. Toujours est-il que le sympathique animateur, Ahmed Lahri, a eu l?intelligence de poser de bonnes questions et surtout laisser libre cours au débat contradictoire. Dans ce genre d?exercice, il est de coutume de voir le représentant du gouvernement se sentir mal à l?aise devant ses contradicteurs. Cela n?a pas été le cas pour cette émission où Hadouas Abdelmadjid, conseiller au cabinet du MEN, a eu le mérite de tirer son épingle du jeu. Les deux invités, Mme Abada, enseignante d?espagnol, et M. Zrourou, président d?une association de parents d?élèves, ne l?ont pourtant pas ménagé. Nous retiendrons de ces passes d?armes ; que le représentant du ministère a repris sa casquette de pédagogue pour répondre à des questions aussi brûlantes d?actualité que la surcharge des programmes, le poids des cartables et le back-out entourant le fameux rapport portant réforme du système éducatif. Nous apprenons que les recommandations de la commission Benzaghou ont été traduites en une cinquantaine de résolutions par le Conseil des ministres et le gouvernement. Le flou qui a été entretenu sur le contenu de ce rapport n?a pas facilité la lisibilité des dossiers techniques ouverts par le Men. Le citoyen est dans son bon droit de s?inquiéter sur le devenir de ce rapport. Voire de douter du lien qui existerait entre le fameux document et les nombreux dossiers ouverts jusqu?ici par le Men. Pour rappel, le document final élaboré par la CNRse a été adopté en 2001, après un vote serré. Depuis la date de sa remise au président de la République, rien n?a filtré de sa destination, au point d?alimenter les rumeurs les plus folles. Ce traitement réservé au document ? les 50 résolutions du gouvernement ? aurait dû être médiatisé par qui de droit. Les services de la communication de la Présidence et ceux du chef de gouvernement n?ont pas jugé utile de sensibiliser l?opinion publique. Pourquoi ? Il nous aura fallu attendre une heure tardive d?une nuit d?octobre 2007? plus de cinq années après ? pour connaître ce qui est advenu d?un document aussi vital pour l?avenir du pays. Toutefois, un voile de mystère persiste. Ces 50 résolutions agréent-elles les concepteurs du rapport de la CNRSE ? Ces derniers, ont-ils été associés à leur élaboration ? A entendre l?un de ses membres les plus représentatifs, à savoir Hassan Remaoun, éminent chercheur universitaire, il y a lieu d?en douter. Il a posé la lancinante question du devenir de ce rapport. C?était lors des débats d?El Watan organisés à Oran en octobre passé. Depuis l?apparition des réformes scolaires dans leur conception moderne (après 1945), les spécialistes de tous les pays ne cessent d?attirer l?attention des politiques sur les paramètres de réussite des opérations planifiées. Ils mettent en avant l?incontournable communication interactive entre les décideurs et les principaux concernés : les enseignants, les parents et les élèves. C?est dans ce sens qu?abonde la volumineuse littérature élaborée pour décrypter et évaluer les différentes réformes scolaires menées dans le monde. Ces évaluations on démontré ? outre d?autres facteurs spécifiques au pays ? que l?absence de cette communication/participation est le lot commun des « pays mauvais élèves », là où la réforme a échoué. Les pays qui ont réussi ont, sans exception aucune, lancé un véritable plan de communication intelligemment mené : avant et pendant la mise en ?uvre de la dite réforme.


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