Algérie

Quid de la rentabilité du projet '



Il estime, en effet, qu'«il y a des projets qui peuvent àªtre justifiés dans une période d'aisance financière». C'était notamment le cas de ce projet de mosquée qui date des années 1980.
Toutefois, «la crise financière mondiale a changé la donne et nous avons aujourd'hui grand besoin d'économiser chaque dollar qui rentre dans nos caisses». Selon lui, il n'y a pas de mal à  construire ce type d'ouvrage, mais «on n'a pas à  gonfler la facture et il ne faudrait pas, non plus, que ce soit des réalisations qui n'ont aucune rentabilité». Le projet initial de la grande mosquée d'Alger, explique-t-il, comportait la réalisation des services annexes «qui ont été supprimés du projet final» et qui auraient pu àªtre source de revenus. Pour l'heure, les responsables du projet ne donnent pas de chiffres sur ce que peut engendrer le projet comme revenus par les différents services prodigués au niveau de ses annexes ou de certains de ses compartiments.
Par ailleurs, ajoute-t-il, ce projet pose des problèmes en matière de «maintenance». «Nous risquons de faire face aux mêmes problèmes que les Marocains, qui ont dû supporter les frais colossaux de maintenance de la mosquée Hassan II qui était prise en charge par une société étrangère». Or, dans le cas algérien, toutes les étapes du projet sont prises en charge par des sociétés étrangères, de l'étude au suivi, en passant par la réalisation. «Ce genre de projet n'a aucune signification quand il est réalisé par des étrangers», estime l'économiste. Pour autant, le professeur Mesdour reconnaît qu'au cours de la dernière décennie, l'Etat a beaucoup fait. «Au départ, on pensait à  des priorités ; logement, santé, infrastructures, mais même ces projets, on les a payés très cher en raison de la corruption et des détournements. Il en est ainsi de l'autoroute est-ouest ou du métro d'Alger». Au final, «on aurait pu utiliser tout cet argent pour investir efficacement dans l'agriculture, les médicaments ou les énergies renouvelables. Malheureusement, nous avons gaspillé l'argent public». La priorité, selon notre interlocuteur, est d'investir dans des projets qui ont une rentabilité économique, sociale et culturelle sinon cela équivaudrait à  «jeter l'argent par les fenêtres». L'Algérie a bénéficié de nombreux projets dans plusieurs domaines, «mais ce qu'on reproche aux gestionnaires de notre économie c'est de ne pas avoir investi dans des projets productifs susceptibles de réduire nos importations».                               
 


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