Algérie

Quid de la dimension humaine dans l'UPM ?



Sila «mayonnaise» n'a pas pris dans le processus de Barcelone, c'est parce queles pays de la rive sud de la Méditerranée ont fini par se rendre compte que la coopérationet le partenariat euro-méditerranéen auxquels ils ontété conviés ne fonctionnent qu'à sens unique. Celui qui mène à laconcrétisation de politiques centrées sur les préoccupations sécuritaires del'Union européenne et la consolidation de ses intérêts géopolitiques et économiquesdans le bassin méditerranéen.

Quoide plus normal par conséquent que des pays de la rive sud de la Méditerranée semontrent circonspects à l'égard du projet d'Union de la Méditerranée, dont ila été clairement annoncé, côté européen, qu'il est une continuité du processusde Barcelone. Et de fait, l'Union européenne ne propose pas dans ce projet unevision différente à la coopération qu'elle entend instaurer avec la rive sud dela Méditerranée. Cesont toujours les mêmes priorités et les mêmes préoccupations européennes quisont mises en avant, enrobées dans de vagues promesses-appâtsà la consistance hypothétique.

L'Unioneuropéenne s'est construite sur le socle d'une identité civilisationnelle,culturelle, géographique, à la réalité admise et partagée par toutes lescommunautés nationales qui la composent. Une réalité qui a fait que ladimension humaine dans cette Union a autant d'importance que celles économiqueou politique. Il n'en est rien de cette réalité dans l'Union projetée parl'ensemble européen avec les pays de la rive sud du bassin méditerranéen. D'oùla portion congrue réservée à cette dimension humaine dans le projet enquestion.

Ilne faut pas se voiler la face, l'Europe n'a nullement l'intention de se fondredans une union avec les riverains sud de la grande bleue dans laquelle sapopulation et les leurs jouiraient des mêmes traitements et avantages. Elle asignifié par avance les limites qu'elle assigne à cette Union pour la Méditerranée endurcissant sa politique sur l'émigration, dont le flux le plus importantprovient précisément de ces pays de la rive sud de la Méditerranée.

Etc'est cette même Union européenne qui prône et dicte le principe de la librecirculation des capitaux et des marchandises, sachant que cette liberté est àl'avantage de ses intérêts. Qu'est-ce alors pour les citoyens du sud de la Méditerranée cetteUnion dans laquelle il leur est demandé leurs ressources, leur argent, leursueur, mais dans laquelle ils sont interdits, eux, de circulation ?

Cetteinterrogation, Belkhadem l'a d'emblée exprimée àFrançois Fillon à l'entame de leur première discussion, aprèsl'arrivée de celui-ci dans la capitale. Si elle a semblé concerner d'abord lesrestrictions que la Francemet à la dimension humaine dans ses relations bilatérales avec l'Algérie, toutle monde, et notamment celui à qui elle s'adressait, a compris qu'elle vauttout autant pour le projet d'Union pour la Méditerranée quel'Europe veut concrétiser avec les pays du sud de la Méditerranée.




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