Algérie

Qui veut procéder au sacrifice de mon mouton '



Qui veut procéder au sacrifice de mon mouton '

Le sacrifice du mouton de l'Aïd obéit pour ainsi dire à deux traditions. Il faut d'une part respecter les us et coutumes et les rites religieux. D'autre part, il s'agit de procurer de la joie et du bonheur aux enfants. Dans tous les cas, le sacrifice de la bête reste un moment festif pour la famille. De par le nouveau mode de vie, confort oblige, de nombreux « citadins », incapables d'égorger la bête ou la dépecer eux-mêmes, font souvent appel à un boucher. Dans la campagne, la famille, les amis, les voisins sont appelés à la rescousse. C'est en famille, entre voisins, qu'on se retrouve autour de la bête jusqu'à la vider totalement avant de manger, en guise de remerciements, un peu de ses organes (foie, c'ur et rognons) frits ou à la braise. Le rôtissage de la tête et des pieds de mouton est l'affaire des femmes qui y consacrent une partie de leur temps. Elles s'occupent aussi de la panse pour en faire un bon « Osbane ». Les mêmes réflexes se retrouvent aussi à Tizi-Ouzou, notamment au niveau de la haute-ville ou Dechra. Les terrains, les ruelles pour l'immolation y existent encore même si les coopératives immobilières en grignotent chaque jour un peu.À la recherche d'un égorgeurPar contre, au niveau de certaines cités, le sacrifice devient problématique. Même si au niveau de certains immeubles où les voisins s'entendent, les femmes ne se sont pas querellées ou partagent le même immeuble depuis longtemps déjà, on retrouve cette solidarité. Sinon, le reste du temps c'est du chacun pour soi. Trouver un boucher pour passer le couteau devient alors un casse-tête ou un exploit. Faute de quoi le mouton continuera à bêler jusqu'en début d'après-midi. Pour parer à cette éventualité, certains prennent le soin de réserver un boucher une semaine avant le jour « J ». Ce jour-là, déambuler à travers les artères de la ville et voir un homme avec son outillage (couteau et lime) serait voir son sauveur des réprimandes de Madame qui n'accepte pas de voir la voisine achever le sacrifice et terminer le ménage avant elle. Ces bouchers de fortune exigent toutefois le prix fort pour une petite demi-heure de travail. L'année dernière, un citoyen nous avait raconté que certains d'entre eux ont poussé l'outrecuidance jusqu'à demander 4.000 DA par bête égorgée et dépecée. Ce sont 4.000 DA qu'il faudrait ajouter au prix du mouton qui, cette année, oscille en moyenne pour un bon mouton entre 45.000 et 55.000 DA. Cette rareté « d'égorgeurs » le jour de l'Aid nous est expliqué par l'un d'eux. « Nous préférons travailler dans un abattoir avec les moyens modernes où vous pouvez égorger jusqu'à 30 moutons en une journée que de le faire dans des maisons individuelles. Pour une matinée, vous ne pouvez, entre déplacement et travail sur place, faire au maximum que 4 ou 5 moutons ». Il nous avouera que certains de ses amis se rendent aux abattoirs du Ruisseau à Alger où la demande est encore plus importante avec une moyenne de 50 moutons par jour.Le choix de l'abattoirD'autres, enfin, optent carrément pour les abattoirs qui restent ouverts en cette période de fête pour éviter toute la gymnastique d'un sacrifice à la maison. Mais cette quinzaine d'abattoirs répartis à travers le territoire de la wilaya ne répondent pas parfois aux conditions d'hygiène adéquates qui avaient poussé au début du mois de septembre 2012, l'APC à fermer l'unique abattoir de la ville de Tizi-Ouzou, suscitant une vive réaction des travailleurs de cette structure mais aussi des bouchers de la capitale du Djurdjura contraints à se rabattre sur les abattoirs de Draa-Ben-Khedda très vétustes et celui de Tamda. Là encore, il faudrait être parmi les premiers arrivés si l'on veut emporter rapidement sa bête. Même si le travail se fait à la chaîne, vous êtes là encore tenu de payer 1000 DA de frais d'abattage quel que soit le poids de la bête mais qui comprennent aussi les frais de visa du vétérinaire qui passe en revue votre bête avant de l'estampiller « bonne à la consommation ». A propos de vétérinaire, il est à noter que des brigades sillonnent la ville en contrôlant sur leur passage toutes les bêtes sacrifiées le jour de l'Aid




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