Les attentats de Paris n'ont pas fini de livrer leurs secrets. Une certitude : si dans les années 1990, l'Algérie a été seule, confrontée au terrorisme, et ses mises en garde sur la nature transnationale du phénomène n'ont pas été entendues, le monde entier a pris aujourd'hui conscience que la menace est planétaire.De ce fait, la mobilisation est totale. Désormais, les positions de Daech en Syrie et en Irak sont frappées avec plus d'efficacité et plus souvent, surtout depuis que la Russie s'est impliquée dans la guerre. Mais bizarrement, si la détermination est réelle pour l'éradication du terrorisme, certains pays, surtout occidentaux, ne veulent pas s'attaquer à la racine du mal.Qui est Daech ' D'où sort-il ' Qui sont derrière lui ' Voilà une organisation criminelle qui apparaît brusquement et brutalement sur la scène avec ses armes lourdes, ses chars, ses hommes aguerris qui ont occupé de grands espaces et des cités en Irak et en Syrie de façon foudroyante et avec une extraordinaire rapidité.Eric Denécé, un ancien des Services de renseignement français et spécialiste du terrorisme, n'est pas passé par 36 chemins pour révéler que trois pays, en l'occurrence la Turquie, l'Arabie Saoudite et le Qatar, sont derrière l'organisation de Abou Bakr Al Baghdadi. Il n'est pas le premier à formuler une telle accusation et on n'a aucune raison d'en douter.Sortie du néant, une véritable armée a occupé la scène et a remporté des victoires que seule une armée professionnelle bien entraînée est en mesure de gagner. Daech gère aujourd'hui des puits de pétrole avec le concours d'ingénieurs venus des quatre coins du monde, ce qui lui rapporte 1,5 million de dollars par jour. Des chaînes de télévision européennes ont montré des camions citernes par centaines transportant le brut en direction de la Turquie, où il est acheté à 30 dollars le baril. Et le gouvernement de Tayyip Erdogan ferme les yeux sur ce trafic qui profite grandement à l'économie turque. Des faits qui donnent de la consistance aux révélations de Denécé.On sait que les régimes d'Ankara, de Riyad et de Doha, qui sont sunnites, ont une haine mortelle pour le chiisme qu'ils considèrent ennemi de l'islam avant toute autre religion. Leur fanatisme et leur intolérance sont tels qu'ils ne reculeraient devant aucun crime pour s'imposer dans la région. C'est ce qui explique leur acharnement contre le régime tout aussi criminel de Bachar Al Assad. Ils sont riches et puissants, ce qui fait qu'ils ont de grands moyens de pression sur les pays démocratiques.Ces derniers, mus par l'appât du gain et la recherche permanente de marchés, ne sont pas prêts à froisser de tels clients, dussent-ils mettre le feu à l'Europe. Le président François Hollande s'est contenté de dire que l'opération a été planifiée en Syrie sans donner la moindre piste sur les véritables commanditaires. Cela veut dire que l'Europe et l'Amérique ne sont pas prêtes à aller à la dénonciation directe des maîtres de Daech. Peut-être que l'intervention de la Russie va changer la donne parce qu'avec Poutine, on ne badine pas et ce n'est pas du bluff de sa part lorsqu'il annonce que les responsables du crash de l'avion russe à Charm El Cheikh vont être punis.
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Posté Le : 19/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Tayeb Belghiche
Source : www.elwatan.com