Qui se souvient des rappelés du service national '

Ils avaient répondu à l’appel de la Patrie, au moment où les Groupes islamistes armés (GIA) redoublaient de férocité. La République était en danger. La chape de plomb des groupes armés intégristes tombait sur des zones entières du pays, notamment à l’ouest de la capitale (région de Blida) et à l’est (Jijel), soumettant la population à leur diktat. En prenant donc la quille après les 12 mois supplémentaires de lutte dans des zones de tous les dangers, mais ayant abouti à la victoire sur le terrain contre les sanguinaires, les jeunes rappelés, dont beaucoup retournèrent chez eux avec de graves blessures et des séquelles dues à des chocs divers, notamment psychologiques, reçurent des promesses de la part leurs supérieurs, s’engageant à leur faciliter l’accès à l’emploi et au logement. Mokrane, de Larbaâ Nath Iraten, est l’un de ces rappelés et rescapés de la région de Tizi Ouzou, aujourd’hui encore au chômage, sans logement et toujours célibataire à 43 ans. Ils sont nombreux parmi ces rappelés dans cette wilaya à se retrouver, encore de nos jours, non seulement sans logement, mais encore sans assurance quelconque ou de cotisation à la retraite, tels que les frères Mohand et Arezki I. d’Aghribs. Ils ont aujourd’hui entre 38 et 43 ans, certains mariés et pères de famille, d’autres ayant des parents à leur charge, alors que d’autres subsistent en famille de pensions de leurs parents ou grands-parents, retraités.
Des dizaines de ces rappelés lancent un cri de détresse sur leur situation sociale intenable en s’interrogeant sur ce qu’il en est «advenu des promesses reçues de nos ex supérieurs», ajoute Mokrane, un de ces rappelés au service de la Patrie, approuvé par Arezki A. de Hendou (Azazga), aujourd’hui, tous, dans le dénuement.