Algérie

Qui se souvient de Nounou bent Tenor ' Skikda : les autres articles



Qui se souvient de Nounou bent Tenor ' Skikda : les autres articles
De son vrai nom, Baâziz Fatima-Zohra, Nounou est pour Skikda ce qu'était Zhor Fergani pour Constantine.
Elle a représenté, des décennies durant une icône féminine comme on n'en fait plus. C'était la cantatrice attitrée des familles skikdies. On se l'arrachait même. «A Skikda, un mariage ou une circoncision sans Nounou c'était comme un plat sans sel », reconnaît Djamila Metnani, son amie de toujours. Agée aujourd'hui de 82, ans et en dépit d'une sérieuse maladie qui la ronge, Nounou garde encore sa légendaire coquetterie. Entourée de ses deux filles, Hayette et Samira, elle ne quitte aujourd'hui plus son lit. «Cela dure depuis presque trois années», raconte Hayette. En dépit de signes évidents d'un début d'Alzheimer, Nounou profite tout de même de quelques moments de lucidité pour communiquer. «Vous êtes journaliste ' Comment m'avez-vous retrouvée '» n'a-t-elle cessé de demander, comme pour se rassurer qu'elle est toujours vivante.
«Elle a été délaissée et oubliée. Nounou qu'on suppliait dans le temps vit aujourd'hui à l'ombre. Elle a passé sa vie à donner du bonheur aux autres. C'était une grande artiste que Skikda n'a jamais honorée. Ecrivez ça dans votre journal car c'est la vérité», insiste Djamila, son amie. La vie de Nounou se résume à son art et aussi à son charisme. «Artiste, émancipée et coquette», sont généralement les qualificatifs que lui attribuent les anciens Skikdis. Fille unique, elle a grandi à l'ombre de son père Ali, plus connu sous le sobriquet Ténor musicien et grande figure du malouf local. «Dès son enfance, Nounou a été bercée par les notes musicales du malouf et il lui arrivait même de donner le tempo à son père lors de ses répétitions. Très attachée à son père, elle ne tardera pas à suivre son chemin. C'est d'ailleurs lui qui l'a encouragée à chanter, et, dès l'âge de 16 ans, il la lança dans le bain. Elle commença par animer quelques fêtes et démontrer des capacités vocales exceptionnelles. C'est ainsi que le mythe Nounou bent Ténor est né.
Par la suite, elle a fini par former un groupe féminin avec ses amies Akila et Fatiha et devenir une incontournable diva locale », témoigne Djamila. Alitée aujourd'hui, Nounou est très bien entretenue par ses deux filles. Il ne lui manque qu'un peu de chaleur humaine et une reconnaissance pour son talent. Une simple rose, en ce 8 mars devrait suffire à combler une dame dont l'empreinte sur la vie artistique de Skikda restera éternellement indélébile, n'en déplaise à l'hypocrisie et aux adeptes de la ruralisation.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)